mémoire, projet au sein d'un samusocial

Bonjour à tous,

Je vais entrer en 3e année d'éducateur spécialisé, et planche donc sur le mémoire... Depuis la réforme ce dernier ne se concentre plus autour d'un thème, mais d'un projet qui peut être réalisé ou non, en sachant que s'il ne l'est pas, nous devons le justifier: ce peut être un manque de temps, financements,...mais en aucun cas parce qu'il ne correspond pas aux besoins du public accompagné!

J'effectue mon stage au sein d'un samusocial. je participe aux maraudes de jour ( deux fois par semaine), et quelquefois aux maraudes de nuit. Le reste du temps je m'attache à contacter différentes structures afin de m'informer sur ce qu'elles proposent, leurs missions, conditions d'accès,... Le but de nos maraudes de jour étant de mettre en lien les personnes avec qui nous avons une bonne approche avec les structures compétentes ( au sein du samusocial nous n'avons que des bénévoles).

J'en viens maintenant à mon idée de projet. Etant donné que nous n'avons pas d'accueil de jour, que nous travaillons "dans la rue", j'ai pensé que j'aurais pu orienté mon projet sur des récits de vie, en partant du postulat que beaucoup des personnes rencontrées nous disent qu'avant elles étaient quelqu'un, mais maintenant ne sont lus personne... Je souhaiterais donc travailler avec le support du récit de vie sur l'estime de soi, et la stigmatisation par les personnes elles-même.

Je viens donc à vous pour avoir votre avis, qu'en pensez-vous?( Même si mon projet n'est pas encore très clair...) Avez-vous d'autres idées?

D'avance merci à tous!!

bonjour Fisso de marseille
de retour aprés 6 mois d'absence, ça fait plaisir de te revoir

bien sur que le récit de vie est un outil important pour ancrer les personnes marginalisés et précarisé dans la réalité. Ils on une histoire passée, présente et future (enfin pour un certain nombre) et "on" (c'est qui on , la société, le travailleur social, la personne elle même...) est en droit de penser qu'elle est ailleurs que dans la marginalité et la précarisation.

Mais eux qu'en pensent-ils? comment les aider à penser qu'ils sont "quelqu'un"et le réaliser . cela passe souvent par la reconstruction du lien faimilial, du lien social (voisinage, associations) et du lien citoyen (dans les murs de la cité) avec les mêmes droits, les mêmes besoins mais aussi les mêmes devoirs (et là...)

alors peut-être que cela peut être un axe de travail pour toi en terme de projet à réaliser pour le mémoire, à savoir l'accompagnement vers ce futur (illusion ou utopie?) besoin (pour qui?) envie (de qui)?

le travail du samu social (rien que des bénévoles!!! alors qui est ton référent de stage?) doit-il s'inscrire dans l'ici et maintenant et seulement là? est-ce le rôle de l'éducateur? comment accompagner l'exclu dans une projection ou devenir quelqu'un pourrait reprendre sens?

quels moyens? quelles carences? de la part d'une sociéte qui produit sans discontinuer de l'exclusion et qui en parallèlle prône l'insertion, l'intégration, mettant le travailleur social chargé de cette mission au cœur d'un paradoxe douloureux, qui le laisse assez impuissant, sa compétence à la socialisation de l'autre se limitant souvent à cette main tendue, à cette reconnaissance d'être "quelqu'un", "d'exister"

voila quelques pistes, mais c'est un sujet tellement riche et tellement porteur, qu'il faut affiner, afin de dégager une problématique, qui te permettre de construire un projet réalisable par un travailleur social

quel projet, peut-être des groupes de paroles, où chacun serait à même de raconter aux autres (M et Mme tout le monde, pas seulement d'autres marginaux..) qu'ils ont été quelqu'un, et qu'ils ont envie de le redevenir, histoire d'agir d'une part sur les représentations du bidochon moyen, et histoire de développer une chaîne de solidarité active. ce n'est qu'un exemple, qu'une proposition

en espérant que ces quelques réflexions alimentent le moulin de ta création.

merci de continuer à la partager avec nous, car c'est un sujet passionnant et sensible

@+

Bonjour!

Un petit message pour te remercier Mickey pour ces idées, et ta contribution à mes réflexions... Je dois finir mon journal d'études cliniques là, je n'ai donc pas trop le temps, mais je serais de retour la semaine prochaine pour t'en dire plus, et étayer un peu ce que j'ai pu exposer!

ca y est, de retour! après de longues réflexions et observations...

alors voici les 2 projets que je pense soumettre à mes responsables:

- le premier porterait sur une expo photo. Les photos seraient réalisées avec les personnes sans-abris autour de deux questions: comment pensez-vous que Mr et Mme X vous voient? Et comment aimeriez-vous qu'ils vous perçoivent/ qu'avez-vous envie de leur montrer de vous?
Dans l'idéal je pensais qu'il serait intéressant d'exposer une partie de ces photos accompagnées de paroles de personnes sans-abris dans les couloirs du métro ou encore mieux sur les quais. En effet c'est un lieu de passage important, et lorsqu'on attend le métro, je pense que nous sommes nombreux à nous attarder sur les affiches publicitaires... bien entendu pour réaliser ce projet, de nombreuses choses sont à penser ( accord de la société de transport,...). Concernant l'évaluation, je pensais à un petit questionnaire de 1 ou 2min a faire dans les rames de métro pour Mr et Mme X, et ensuite voir si les personnes sans-abris se sont d'une part investies dans le projet, et d'autre part si cela a contribué à des "changements" concernant par exemple l'hygiène, l'envie d'entreprendre des démarches,...

- le 2ème projet que je pense soumettre serait de faire rencontrer les personnes sans-abris avec des enfants. Pour ceci, j'imagine un partenariat avec une école, et une ou deux personnes sans-abri pourrait participer à des sorties scolaires en accompagnant les enfants. En effet, je me souviens que bien souvent les parents d'élèves sont mis à contribution, et ce n'est pas forcément de bon coeur qu'ils s'y rendent ( contrainte de leur travail, du temps, ...).
Pour ceci, il faudrait présenter le projet à l'école, aux parents, et outre l'estime de soi, le lien social, ... Cela permettrait également un travail sur l'hygiène, la santé,...

Voilà, en résumé ce à quoi j'ai pensé autour des représentations sociales.
J'espère avoir été assez claire, et merci d'avance à tous pour d'autres suggestions, améliorations,....