Arnaud a écrit:Salut Malibu Mitch et neary4,
Vous verez plus en amont de ce post
que la question de la réparation (qui est en elle même réparatrice à mon
sens, mais je m'égare) est partagée par de nombreux éduc.
Je consent
que celà existe mais est-ce que cette question fait de vous des
éducateurs ? Est-ce qu'un professionnel sera moins bon s'il n'a rien à
réparer (pour lui même).
Je maintien que non. Ce qui est le plus
parlant d'un éducateur, c'est son parcours : parcours de vie, parcours
de formation, parcours professionnel... L'éducateur n'est pas un bon
samaritain, il est avant tout un professionnel qui déploit des outil
pédagogiques, psychologiques, térritoriaux, socio,... c'est à dire une
clinique d'éducateur au sens de ROUZEL ("le travail de l'éducateur
spécialisé" chez DUNOD)
J'irais plus loin : ce n'est pas parce
qu'une personne a à réparer une blessure qu'elle devient travailleur
social. Et encore heureux, il n'y a rien de pire qu'un éducateur
égocentré.
Il me semble que la question posée était "pourquoi avez-vous choisi de faire ce métier ?" donc, je ne parlais pas de manière générale, même si sur la fin je sous-entend que nous avons tous quelque chose à réparer.
Il s'agit en plus, non pas d'une fin en soi, ni même de ce qui oriente mon travail, mais de ce que j'appelle un "moteur". Non, cela ne fait pas de moi un éducateur, ce qui fait de moi un éducateur est ma formation, mon travail, ma position et bien d'autres choses encore.
L'éducateur n'est pas un bon samaritain (il est rémunéré pour son travail, le samaritain ne l'est pas), je suis d'accord, mais nous baignons tous dans une culture chrétienne qui oriente forcément nos pratiques, même si nous nous en défendons. Mais il s'agit d'une autre question, car cela oriente tous les aspects de nos vies. Il est parfois difficile de s'écarter de certains carcans dans lesquels nous somme intrinsèquement enfermés, tout comme il est difficile de s'écarter de notre vocation normative et de notre rôle de contrôle social.
Ensuite, effectivement nous déployons des outils, mais pour moi, ils ne sont pas pédagogiques (la pédagogie se réfère à l'enseignement et à la relation maître élève, cf définitions diverses et variées), ils sont éducatifs (relation toujours dissymétrique mais dans laquelle chacun apprend de l'autre) , sociologiques, communautaires, territoriaux, ludiques, et j'en passe car on n'en fait jamais vraiment le tour !
Quand à la question de savoir si un éducateur serait moins bon s'il n'a rien à réparer, je ne pense pas, car à mon sens, aucun éducateur n'est bon...pas qu'on soit mauvais, mais qu'est-ce qu'un bon éducateur ? A-t-on des éléments qui peuvent permettre de montrer qu'on est bon ou pas ?
Et pour terminer sur Rouzel, au risque de contrarier, je ne partage pas son avis sur la clinique de l'éducateur, d'ailleurs on m'a un jour dit que l'éducateur était "un clinicien de la relation", théorie avec laquelle je suis en désaccord. Pour ma part, la réparation n'est pas ce qui me pousse consciemment à devenir éducateur, mais bien ce qui fait inconsciemment, que je reste dans ce métier, et là encore, je parle de moi, je ne généralise pas. Néanmoins cela reste hautement personnel et singulier, d'ailleurs il n'y a pas de généralités possible lorsqu'il s'agit de parcours et d'histoire.
Quand à parler d'éducateur "égocentré", là encore, je pense que nous ne pouvons que tourner autour de nous-même. Nous partageons la vie d'individus et nous construisons la relation par rapport à ce que nous sommes, donc, nos expériences, notre histoire et notre vie, ainsi, à mon avis, il y a toujours un part d'égocentrisme là-dedans, plus ou moi grande bien sûr. Mais ne confondons pas égocentrisme et narcissisme.