Bonjour j'aimerai évoquer une situation face à laquelle j'ai été confrontée en réunion d'équipe (dans un foyer où je ne suis plus) et qui encore aujourd'hui m'interroge beaucoup sur la façon de travailler dans cette équipe... et ce que j'aurai pu essayer de faire ou dire en réunion (et que je n'ai pas osé....... pas assez sûre de moi....)
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Une résidente, appelons-là Catherine,
A subi pendant plusieurs années l'inceste. L'agresseur était son
beau-père, qui la violait vraiment de manière très violente. Attachée,
fouettée...
Elle est tombée enceinte il y a quelques années de
cela, à accoucher sous X. On ne sait pas ce qu'est devenu le bébé, le
beau père n'a pas été jugé car s'est suicidé bien avant son procès.
Aujourd'hui,
Catherine, en parle sans arrêt de ce beau père, de ce qu'elle a vécu à
tous sans exception. Elle voit plusieurs professionnels et dépose son
mal un peu partout.
En réunion d'équipe, une chose m'avait choquée, mais je n'ai pas osé prendre la parole,
car nouvelle et non diplômée, je pense que je m'en serai pris plein la gueule...
Dès
qu'elle se mettait à en , les éducateurs la rembarraient en lui disant
que ce n'était pas le moment d'en discuter. Certes, peut-être que ça ne
l'était pas... mais n'est-ce pas trop violent pour Catherine qui a
besoin d'être écoutée et comprise dans sa douleur ?
Quand elle a
été chez le psy de l'institution, celui-ci lui a dit "C'est du passé,
faut oublier et tourner la page"... Ça m'étonne qu'un psy puisse dire
ça. Même si peut-être ça fait des années maintenant qu'elle traine ça
dans le foyer et chez les psy, si elle ne cesse d'en parler,
c'est bien qu'elle ne peut pas résoudre son problème seule en tournant la page...
Je leur ai demandé si ils avaient songé à un groupe de parole où elle
pourrait justement partager cela avec d'autres personnes ayant vécu des
situations similaires et se sentir moins seule dans cette souffrance.
(car au foyer, c'est bien la seule dans cette situation (et heureusement d'ailleurs)).
La réponse a été direct : "Ca ne sert à rien, ça fait trop longtemps." "Elle va plus se faire du mal qu'autre chose."
J'en reviens pas quand même... Pourtant Catherine à accès à la parole et
comprend très bien ce qu'on lui dit... Je ne vois pas pourquoi la
parole et partager sa souffrance ne pourrait pas être bénéfique...
Enfin... Je ne suis plus dans ce foyer...
mais ça m'a touchée... et vraiment, je trouve cela dommage que le fait
que ça fasse des années qu'ils travaillent avec elle leur donne le
droit de dire ce qu'il faut ou pas... Comme ça...
Enfin, les
réunions d'équipe servent bien à ça, mais ce que je veux dire par-là
c'est que lorsque j'ai posé la question, j'ai bien senti que la
question n'avait jamais été abordée, mais la réponse à cette solution à
été trop expéditive à mon goût....
Qu'en pensez-vous ? Comment aurai-je pu réagir alors que je n'étais que remplaçante ?
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Une résidente, appelons-là Catherine,
A subi pendant plusieurs années l'inceste. L'agresseur était son
beau-père, qui la violait vraiment de manière très violente. Attachée,
fouettée...
Elle est tombée enceinte il y a quelques années de
cela, à accoucher sous X. On ne sait pas ce qu'est devenu le bébé, le
beau père n'a pas été jugé car s'est suicidé bien avant son procès.
Aujourd'hui,
Catherine, en parle sans arrêt de ce beau père, de ce qu'elle a vécu à
tous sans exception. Elle voit plusieurs professionnels et dépose son
mal un peu partout.
En réunion d'équipe, une chose m'avait choquée, mais je n'ai pas osé prendre la parole,
car nouvelle et non diplômée, je pense que je m'en serai pris plein la gueule...
Dès
qu'elle se mettait à en , les éducateurs la rembarraient en lui disant
que ce n'était pas le moment d'en discuter. Certes, peut-être que ça ne
l'était pas... mais n'est-ce pas trop violent pour Catherine qui a
besoin d'être écoutée et comprise dans sa douleur ?
Quand elle a
été chez le psy de l'institution, celui-ci lui a dit "C'est du passé,
faut oublier et tourner la page"... Ça m'étonne qu'un psy puisse dire
ça. Même si peut-être ça fait des années maintenant qu'elle traine ça
dans le foyer et chez les psy, si elle ne cesse d'en parler,
c'est bien qu'elle ne peut pas résoudre son problème seule en tournant la page...
Je leur ai demandé si ils avaient songé à un groupe de parole où elle
pourrait justement partager cela avec d'autres personnes ayant vécu des
situations similaires et se sentir moins seule dans cette souffrance.
(car au foyer, c'est bien la seule dans cette situation (et heureusement d'ailleurs)).
La réponse a été direct : "Ca ne sert à rien, ça fait trop longtemps." "Elle va plus se faire du mal qu'autre chose."
J'en reviens pas quand même... Pourtant Catherine à accès à la parole et
comprend très bien ce qu'on lui dit... Je ne vois pas pourquoi la
parole et partager sa souffrance ne pourrait pas être bénéfique...
Enfin... Je ne suis plus dans ce foyer...
mais ça m'a touchée... et vraiment, je trouve cela dommage que le fait
que ça fasse des années qu'ils travaillent avec elle leur donne le
droit de dire ce qu'il faut ou pas... Comme ça...
Enfin, les
réunions d'équipe servent bien à ça, mais ce que je veux dire par-là
c'est que lorsque j'ai posé la question, j'ai bien senti que la
question n'avait jamais été abordée, mais la réponse à cette solution à
été trop expéditive à mon goût....
Qu'en pensez-vous ? Comment aurai-je pu réagir alors que je n'étais que remplaçante ?
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