pourquoi éducateur spécialisé?

Bonjour à tous.

Je me présente : j'ai 18 ans, je suis étudiante en première année de lettres modernes (après une réorientation car j'étais en licence de littérature et civilisation étrangère en anglais)
Cette mini présentation vous laisse comprendre que je suis un peu désorientée quant aux études que je souhaite faire et encore plus quant au métier que je voudrais exercer plus tard.
Cependant, j'ai entendu parler du métier d'éducateur spécialisé et il semble correspondre à mes attentes : aider les gens, et surtout aider des enfants. Je pense que les enfants sont une priorité car si l'on arrive à les aider dès le plus jeune âge ils ont une chance de s'en sortir alors que pour d'autres plus âgés c'est souvent compliqué.

Je voudrais donc vous demander :
-pourquoi avez-vous choisis ce métier?
-quelle a été votre parcours? (études, formation, stage, etc..)
-avez-vous choisis une spécialisation? (enfants en bas âge ou enfants handicapés)

Merci de vos réponses! C'est la première fois que je viens sur ce forum donc désolée si un sujet semblable existe déjà.

wow .. en effet j'aurai de la lecture ! merci !

j'ai bien lu tout les post, c'était très interessant ! Mais je ne trouve pas de réponse à la question "quel a été votre parcours"
De plus, je souhaiterai que l'on me décrive le quotidien d'un éducateur spécialisé.

Merci de votre réponse Michel !

Mon dieu. Il est totalement impossible de décrire le quotidien d'un éducateur, tant il existe de différences. En fait pour chaque personne, il y a un éducateur et pour chaque éducateur, il y a un quotidien.

Cela dépends de la structure ou l’éducateur travaille, du projet de l'établissement, du public et de l'équipe pluridisciplinaire.

Ainsi, au même titre que les parcours souvent très différents, chaotiques et parfois même inimaginable (^^), chaque éducateur est unique.

Cependant, à la lecture de votre présentation, il me semble intéressant pour vous de vous renseigner sur le métier d'EJE (éducateur Jeunes Enfants). Le rôle et la place la plus fréquente c'est en crèche ou en PMI. Mais encore une fois, tout est possible....

Bon courage dans vos recherches.

NB : Pour vous prouver que les parcours sont très particuliers, le mien est le suivant :
- Etudiant technico commerciale (commerce dans les grandes entreprises)
- VRP
- Vendeur de voiture d'occasion
- Manager chez Mac Donald
- Officier de l'armée de terre
- Éducateur (depuis juin 2011)

Tout cela entre 1997 et 2011. Alors??? ^^

merci beaucoup pour cette réponse seb.hulot ! je vais me renseigner sur les EJE
pour ce qui est de ton parcours cela me rassure de voir qu'il est possible de changer complétement de métier. Les professeurs ou conseillères d'orientation ont tendance à me frustré car j'ai l'impression de ne pas avoir droit à l'erreur. Après tout je n'ai que 18 ans, comment pourrais-je choisir un métier que je ferai le reste de ma vie ?

Si quelqu'un d'autre veut témoigner , n'hésitez pas ! merci !

Euh, mon parcours?
Mauvais élève et pourtant de temps à autres, 1er de la classe. Malgré tout, viré deux fois par l'éducation nationale avant d'avoir pu passer le BAC.
Vendeur d'articles de sport pendant un an avant d'effectuer le service national. Là il ne m'ont pas viré mais ont voulu me garder! (à cause de quelques jours d'arrêt et parce que j'ai distribué quelques tracts pour la création de syndicats de soldats, et aussi pasque j'avais piqué une bagnole .)
Ensuite quelques remplacements pour mettre en rayon des boites de conserve dans une grande surface, mais une fois j'me suis fais virer et une autre j'ai décampé.
Ensuite, la découverte du boulot d'éduc, une formation puis une autre et enfin un semblant de stabilité!
Comme dit Seb, une personne, un parcours. Et il n'y en aucun qui soit mieux qu'un autre mais tous sont complémentaires. A la fin, ça donne une équipe du tonnerre!

Bonjour,

Ce que je souhaite te dire c'est que pour l'instant tu es attirée par un "public enfant", mais que durant la formation (si tu la fais) tu vas découvrir d'autres publics qui vont peut-être te "passionner " aussi!
Tu as dit : "Je pense que les enfants sont une priorité car si l'on arrive à les aider dès le plus jeune âge ils ont une chance de s'en sortir alors que pour d'autres plus âgés c'est souvent compliqué." Je ne sais pas si c'est plus compliqué ! Ce sont d'autres problèmes, d'autres expériences, un autre accompagnement, un autre échange, une autre richesse ...

Si tu ne te vois vraiment pas travailler avec des adultes, en effet je te conseille (comme Seb [Tiens salut!]) de te renseigner sur l'EJE.

Des expériences de bénévolat, des visites de structures etc, peuvent t'aider à consolider ton projet!

Bonjour Yasmine
Tu dis:
"aider les gens, et surtout aider des enfants."
Il peut être tentant de s'émouvoir pour cette déclaration.
Il y a deux générations d'écart entre cette déclaration d'intention et ce que l'on attend d'un(e) éducateur(trice) spécialisé(e)
J'invite les jeunes étudiants souhaitant s'orienter vers ce domaine, à rechercher le référentiel de compétences et de repérer où se trouve le mot aide.
On le trouve une fois: "savoir aider une personne à se positionner".
sur 79 savoirs à identifier et maîtriser.

Je devine que mon intervention fait un peu rabat-joie, qu'elle est a-dynamique et quelque peu professorale.
Mais,
Il m'apparaît important de se présenter dans une sélection (ES, ME ou EJE), avec des attendus précis du contenu de la formation et de ce que l'on attend d'un(e) professionnel(lle).

La pratique de l'action sociale et médico sociale n'est pas le monde de OUI OUI.
Entrer dans cet univers en partant de l'amour des enfants ou de l'aide à leur apporter, c'est isoler ce dernier des relations sociales, familiales, historiques qui ont été tissés autour de lui, pour ou bien souvent contre lui.

Pour cela il faut déconstruire nos a-prioris sur la famille, l'amour d'une mère, la solidarité et la fraternité du monde social exigeant. Il serait souhaitable de s'y confronter avant d'entrer en formation.


C'est pourquoi, bon nombre d'intervenants dans l'éducation spécialisé ont un parcours atypique dans des ailleurs du secteur marchand ou industriel et se sont enrichis de ces expériences pour intervenir dans l'éducation avec recul et se coltiner des situations complexes.

Le parcours de Makno illustre parfaitement ce point.
Pour ma part, je suis passé par la case association sportive.

Il faut relire ou lire "les Vagabonds efficaces" de DELIGNY.

Allez, veuillez m'excuser pour ce coup de cirage sombre sur votre enthousiasme bien compréhensible.
Je dois être jaloux. Cela doit être le froid. (moins 22 cela abime)
bon courage à tous

Aider, ça me rappelle une BD où l'on voit un gamin aidant de force une personne âgée à traverser une rue. Cette personne arrivée de l'autre côté au bras du gamin dit:"Mais, je ne voulais pas traverser!"
Moins 17° ce matin!

Aider l'Autre, quelle merveilleuse idée, quel merveilleux "travail"...Cela veut dire quoi "aider" pour toi?
J'ai l'envie de vous partager une très belle histoire où mon plus grand souhait était d'aider l'Autre.
J'ai eu la chance d'accompagner une psycho-motricienne dans un atelier...ben...psycho-mot qui accueillait des enfants (de l'unité mère-bébé où je travaillais en tant qu'éducatrice).Nous accueillions les jeunes enfants à partir du moment où ils marchaient (environ 12 mois) jusqu'à 3 ans. C'était une chouette salle avec miroir, matelas, coussins....et il y avait un espalier. Un jeune enfant de deux ans a commencé à y grimper...Je me suis approchée et j'ai mis mes mains autour de lui (en fait, sous ses fesses) en voulant l'aider, être là,... La psycho-mot m'a demandé de m'éloigner un peu; je ne l'ai pas écoutée, je voulais aider cet enfant puisqu'il y avait risque...(un matelas était là sous l'espalier)...Cet enfant a grimpé jusqu'en haut (waouw, j'étais émerveillée) et arrivé en haut...iol s'est lâché...et heureusement que j'étais là...j'avais bien fait...j'étais fière d'avoir pu être là, de l'avoir aidé...ce que j'ai renvoyé à la psycho-mot...Cet enfant a recommencé à grimper...là, la psycho-mot m'a demandé de m'éloigner; elle s'est approchée de l'espalier et est restée là à le "regarder" monter...arrivé tout au-dessus, l'enfant...est redescendu tout seul...Moi qui avais voulu l'aider, je l'avais, en fait, empêcher...d'avancer, de continuer son chemin...Cette histoire m'est arrivée il y a quelques années...aujourd'hui encore je le garde dans ma mémoire et le remercie de cette grande leçon qu'il m'a donnée....Aider...c'est quoi?

merci chervalin, c'est exactement ce que j'attendais comme réponse. Par la formule "je veux aider les autres" j'attendais que vous me sortiez de mon monde de bisounours pour me montrer les difficultés que peut avoir un éducateur spécialisé (comme forcer un enfant à quitter sa famille contre son grés mais pour son bien). Donc au contraire je te remercie !

pour ce qui est des parcours je sais bien que chacun a le siens et qu'il n'y a pas de modèle précis à suivre. C'est justement ce qui m’intéresse dans vos récits de vie. Comme je suis étudiante en lettres modernes, on peut dire que je ne suis sur le chemin qui pourrait me mener à cette profession.

Je rappelle que je n'ai aucune info sur ce métier (c'est un peu pour ça que je suis ici) donc si vous avez des choses intéressantes à raconter sur votre quotidien, des anecdotes sur des journées difficiles ou au contraires qui vous ont fait réfléchir (comme celle de martinepin) sur vous même n’hésitez pas!

merci pour vos réponses!

Chervalin, je voudrais également te remercier. Le sujet abordé ici, le coeur de notre métier confronté aux réalités du terrain me questionne pas mal ces temps-ci. J'ai "involontairement" encore un grand pied dans la formation à travers mon compagnon qui est en 3ème année (et l'accueil de pas mal de stagiaires). Et ce qu'il me rapporte de la vision de ses collègues de promo me fait me dire que beaucoup sont complètement passer à côté de leur formation.

Arriver à trois mois du diplôme et toujours affirmer qu'on veut être éduc pour changer le monde et se battre contre les injustices, et en ne mentionnant que ça, ça me hérisse les poils ! Quelle place pour l'humilité ? N'ont-ils pas compris la réalité du terrain pendant leurs stages ? Avec quelle pratique mais aussi quel bagage théorique arrivent-ils sur le marché du travail ?

Je ne suis professionnelle que depuis trois ans mais ai déjà l'impression d'être une vieille c*nne à râler comme ça (et souvent, je dois bien le dire). Mais comment peut-on passer autant à côté de sa formation ? Ca me sidère...

Bref, jeunes gens (et moins jeunes) qui voulez entrer en formation d'éduc, s'il vous plait, renseignez-vous sur le métier, sur ses exigences mais aussi sur le centre de formation dans lequel vous postulez. Et si vous ne faites pas ce travail, après, ne vous plaignez pas de ce que vous y trouvez...

Pas sûre que ça change grand chose, mais ça va mieux en le disant !

Bonjour
Merci Elya
J'ai aussi, eu à entendre récemment, un jeune éducateur qui souhaitait instrumentaliser le cadre institutionel pour créer un idéal de vie ou de prise en charge.
C'est ce que parfois, nous avons aussi révé dans les années 80.
Les lieux de vie ont été des expériences intéressantes de ces tentatives.

Depuis il y a eu la loi 2002-2 et le recentrage du projet à définir et mettre en oeuvre pour et avec l'usagé.
J'ai connu des établissements qui accueillaient des jeunes en difficulté, uniquement pour maintenir leur survie financière.
Il s'agissait là, d'homéostasie institutionnelle.
On y parlait avec prévenance d'activités occupationnelles et on prévenait avec attention tout dérapage suceptibles dintriguer les financeurs.
L'exemple de ce type de prise en charge est magnifiquement illustré par Martinepin avec son geste de prévention de la chute de ce bambin.

Dans ces établissements nous faisions de la garderie et on s'occupait à refaire le monde éducatif en se mobilisant pour changer les fauteuils trop fatigués de la salle de réunion.
C'était pour certain, une condition prévalente pour qu'ils réfléchissent mieux.
Ne riez pas, ce sont eux, maintenant qui sont vos chefs de service, et qui s'attachicaises et voiturdeservices en réunionites sérieuses et graves.
Il est vrai que depuis, les chaises ont été rembourrées.

La température est remontée
il ne fait plus que moins 12.
Ce n'est pas que cela dégèle, mais on sortirait presque sans pull.
Si si.