Pourquoi avez vous choisi de faire ce métier???

Je suis tout aussi content que toi au sujet du désaccord, ce que j'appelle un conflit d'idées, qui ne peut selon moi, qu'être productif, contrairement aux conflits de personnes. D'ailleurs, je trouve que dans notre boulot, ce conflit d'idée, qui s'apparente à une confrontation d'arguments, manque beaucoup.

Par contre lorsque je parle de réparation, en AUCUN CAS je ne parle de "sauver mon prochain", il ne s'agit absolument pas de ça, d'ailleurs le travail d'un éduc est bien plus de normaliser et de faire rentrer dans les marges d'une société rigide que de sauver qui que ce soit. Non, lorsque je parle de réparation, cela s'applique à moi-même, je ne cherche pas à "réparer les autres", mais à réparer moi, ce que j'ai subi, et cela "au travers de l'autre", à mon sens c'est pas pareil.

Quand à la question de la pédophilie, je me doute de ce que tu as pu entendre, et de ce qui peut-être dit.

Ensuite, effectivement, je pense que tu as raison au sujet du parcours, mais par parcours, je pensais que tu parlais de parcours professionnel, voilà pourquoi je trouvais pas cohérent que tu avances cela par rapport au sujet. Il est certain que c'est notre parcours, notre histoire, qui font de nous ce que nous sommes en tant que professionnel. D'ailleurs, à mon sens, cela ne s'arrête jamais, la vie en elle-même est une formation.

Ce qui m'interroge personnellement, c'est pas mon parcours, parce que là, j'arrive à peu de choses près à l'analyser et à justifier mes choix professionnels, ce qui me taraude, c'est l'essence première de ce qui me motive à rester dans "toute cette merde" (là aussi je provoque), mais "cette merde" est une chose très enrichissante, qui est ponctuée de rencontres et autres, voilà peut-être un des éléments qui me pousse à continuer d'y nager.
J'en reviens à cette question de la réparation (oui j'insiste) que trop d'éducateurs confondent avec "être un bon samaritain" ou "sauver le monde", je trouve dommage qu'on réduise cela à une caricature injuste et surtout très fausse. N'est-ce pas là quelque part l'essence de l'individu : réparer le manque ? Je sais, je dérive vers la psychanalyse mais c'est bien cela qui fait tourner le monde à mon sens...

Et que cela soit clair entre nous, ce n'est pas ce qui dirige mon travail, mais ce qui motive ma personne à effectuer ce travail, nuances. Enfin, voilà pour le moment, j'ai faim alors je vais manger...

Pour la bouffe, je suis d'accord. Salut

s@m a écrit:Quelle discussion intéressante!

Si je peux apporter mon grain de sel, je dirais que oui pour bcp qd on arrive dans ce métier c'est en écho à une (mauvaise) expérience vécue...
Mais après heureusement on n'en reste pas là, on fait des formations, on objective, on grandit, et au final on devient professionnel.

Parfois je pense encore à ce qui m'a poussée vers ce métier, mais j'ai tellement changé depuis que c'est une histoire qui me semble appartenir à quelqu'un d'autre!

Si au début c'est ma vie personnelle qui m'a incitée à devenir éduc, très vite j'ai aimé ce métier pour tout un tas d'autres raisons: la créativité qui le soutend, le respect de l'autre dans sa différence, le militantisme, le côté un peu décalé, etc...

Je crois que quelles que soient les raisons qui nous y ont poussé, l'essentiel est ensuite de se l'approprier, de se détacher progressivement de son passé pour en faire une force et non un boulet...

Je me retrouve un peu dans ton témoignage.
Même si je ne suis pas encore educ je compte bien le devenir, et ce qui m'a menée vers cette orientation c'est avant tout une déception dans mon premier projet professionnel. Puis mon départ vers d'autres horizons (Mali) mais surtout le fait qu'on nous ait en permanence poussé à un retour sur soi dans pratiquement tous les modules de sciences de l'éducation.
Indirectement on m'a poussé a chercher et creuser dans ma déception pour trouver un métier plus aproprié à ma vision de l'éducation.

il est évident que tout se résume à l'histoire propre de chacun (a chacun son chemin...), mais qu'il est essentiel our devenir un bon professionnel qu'il faut s'en détacher, laisser ses prores ressentis affectifs et émotionels à la prise de fonction et les reprendre intact à la sortie; de même il est nécessaire de se protéger et de se renforcer par rapport à comment les histoires que nous cotoyons dans notre prtique font écho à notre propre histoire.
pour finir j'ai pas tout compris à propos du pédophile, mais une chose est sur c'est que si ta pratique professionnelle te met dans la situation d'élaborer une relation d'aide avec cette personne, est-tu compétent pour le faire ou non

mickeydu86 a écrit:pour finir j'ai pas tout compris à propos du pédophile, mais une chose est sur c'est que si ta pratique professionnelle te met dans la situation d'élaborer une relation d'aide avec cette personne, est-tu compétent pour le faire ou non

C'est une question ?
Je n'ai pas la compétence (c'est bien la seulle chose dont je soit sûr dans mon métier) et je ne souhaite pas l'acquérir ; c'est une limite pour moi. Dans ce genre de cas je ne travaille que la protection du mineur, je laissse la justice s'occuper de l'agresseur. Sache toutefois, qu'en effet, ce genre de personne deviante arrive, en général, très bien à justifier leurs actes. Nous sommes dans des cas de personnalités de type perverse, souvent etrangères à tout sentiment de culpabilité.
Cela ne fait rebondir sur la question précedente : "pourquoi rester dans toute cette merde ?". Perso, c'est clairement :
1 Il faut bien que quelqu'un le fasse.
2 Un boulot qui a une utilité sociale, c'est mieux que banquier.
3 Sinon, pour qu'elle raison se lever le matin (si cela ne tenait qu'à moi, je resterais au lit).
4 L'autre.

Le banquier a un rôle social : enfoncer encore plus le petit particulier qui a déjà du mal à s'en sortir en lui octroyant des crédits pour soutenir la consommation du pays et faire croire à la croissance. Il va donc renforcer chez cet individu le sentiment d'être utile à la société et qui se sentira mis en valeur par l'acquisition d'un bien matériel.
Ca c'est un bon sujet de dissert pour l'écrit !

Joyeuses fêtes de Noël dans l'univers de la surconsommation !

Tu as raison, sonik, même la sansue fait partie de l'écosystème. A ce sujet une petite information : le papa noël a tout perdu en bourse alors cette année, les cadeaux : c'est houalou et bonne année !

ARNAUD à écrit
c'est une limite pour moi. Dans ce genre de cas je ne travaille que la protection du mineur, je laissse la justice s'occuper de l'agresseur. Sache toutefois, qu'en effet, ce genre de personne deviante arrive, en général, très bien à justifier leurs actes. Nous sommes dans des cas de personnalités de type perverse, souvent etrangères à tout sentiment de culpabilité.
c'est bien de reconnaître ses limites, mais attention au jugement de valeurs.
Il est évident que si tu aides cette personne, ça ne peut-êtr que soit dans le cadre d'une mesure judiciaire, soit dans le cadre d'un accompagnement social (au logement par exemple) après qu'il ait payé sa dette à la société et dans ce cas là l'éthique professionnelel te met en demeure d'être dans la capacité de l'écouter, d'en penser ce que tu veux, et de lui dire au minimum, que c'est explicqation il les à fournit à la justice et te ressituer dans le cadre légal de ta mission l'accompagner vers le logement, et... restaiurer (dans la mesure du possible ) les liens sociaux qui n'existent plus.

Il ne faut pas voir le travail social par le seul petit bout de la lorgnette, mais savoir l'élargir au fonctionnement de la société, sinon on devient un individu peu tolérant et très dangereux

J'avais raté quelques étapes...

Arnaud a écrit:Dans ce genre de cas je ne travaille que la protection du mineur, je laisse la justice s'occuper de l'agresseur.

Je me pose une question, ce n'est absolument pas un jugement de ton travail ni même quelque chose qui pourrait être simple à faire, mais un enfant, maltraité ou agressé sexuellement par un adulte, qui plus est son père, m'amène à penser ceci :

L'acte est perpétré par la personne censée protéger l'enfant, son père, celui en qui il a certainement le plus confiance (de par le lien filial qui existe et en rapport avec la question psychanalytique). Cette violence est on ne peut plus destructrice pour l'enfant, ainsi, ne faudrait-il pas (dans l'idéal bien sûr) travailler avec l'enfant ET le père (en respectant le cadre de la loi : interdiction d'approcher par exemple) ? Ce que je veux dire c'est que pour faire avancer l'enfant dans sa vie, comment s'y prendre ? Il me parait difficile voire impossible de pouvoir travailler avec ce genre de cas dans notre actuelle société. Alors effectivement, je comprends pourquoi tu parles de ne pas être compétent pour ça.

Mitch
de par mon peu d'expérience (moins d'un mois) mais sur des publics différents, il y a un truc flagrant que je constate tous les jours : souvent les premiers à sonder donc à soulager sont les parents mais on m'a fait vite comprendre que c'est avant tout un problème de moyen.
Un mome va se détruire ou va être en refus de l'autorité car à chaque fois qu'il voit sa mère : elle est ivre... Et des cas de figure comme celui ci il y en a malheureusement que trop.

En lisant ce sujet , je suis encore plus paumée pour savoir comment formuler mes motivations le jour de l'oral!!
Je n'ai repéré aucun évènement particulier m'ayant amené à vouloir exercer cette profession.Pas d'histoire traumatisante , pas de blessure (consciente) à réparer , pas de parent dans le milieu , ...
Mais j'ai toujours été sensible à l'autre , très jeune j'avais déjà conscience de certains problèmes sociaux , je lisais (dévorais) des bouquins dans la bibliothèque de mes parents sur des thèmes assez rudes pour mon âge (l'apartheid , la Shoah) et j'ai eu le besoin de comprendre comment de telles choses pouvaient exister...
De fil en aiguille donc j'ai eu l'envie d'aider les personnes qui sont mises à l'écart par la majorité des gens car elles leur font peur.
J'ai mis cette envie d'aider à l'épreuve de la réalité en faisant ma formation d'Amp (auprès de personnes souffrant de pathologies mentales).
Le travail n'a rien à voir avec l'idée que j'en avais et c'est tant mieux.C'est encore plus enrichissant que je ne pouvais imaginer.
Mais voilà après 4 ans , je suis au bout de ce que peut m'offrir ma fonction.Mon besoin de m'impliquer et d'avoir de nouvelles responsabilités est plus fort.

Salut Kimera,
Tu expliques dejà très bien tes motivations L'oral se prépare aussi sur la forme. (J'avoue y être allé à la provoc sur le fond dans ce topic). Je ne vais pas relancer le débat des quatres messages précédents.
Comment est tu arrivé à faire Amp ? C'est quoi ton parcours ?

Salut Arnaud,

Alors après un bac littéraire , j'ai tenté les études à la fac en deug d'anglais.Plus pour faire comme tout le monde que par réelle motivation.
A cet âge là , je ne me connaissais pas vraiment , je n'avais pas conscience de mes aptitudes par manque de confiance en moi surtout.
Il a fallu échouer , faire des petits boulots , ressentir des frustrations et des manques pour avoir une prise de conscience de la voie que je voulais suivre.
Quelques années plus tard , je reprends des études de psycho tout en cherchant concrètement une formation qui me permettrait d'être au contact des autres et de leur apporter une aide.
J'ai choisi Amp car le profil de poste m'a attiré immédiatement et que la formation n'était pas trop longue (après tout ce temps "perdu" je voulais vraiment passer à la pratique).
En 4 ans j'ai pris beaucoup d'assurance et j'ai conscience de mes compétences maintenant.Donc me voilà à présenter le concours ES
Je me rappelle le jour de l'oral d'examen Amp , le professionnel m'a un peu "engueulé" en me disant pourquoi pas éduc tout de suite?!Vous avez vu le niveau de vos dossiers!Bref c'était le monde à l'envers.
J'espère que le jury sera du même avis le 22 janvier

Bonjour,
je crois avoir lu tout, enfin presque.
Alors voilà un petit peut mon histoire.
Après que le Mr Noël, le père, peut être le grand père, met offert une boitte de machin 2000, où il s’agissait de disséquer une pauvre grenouille, conservé dans du formol, je n’ai plus eu de goût prononcer pour endosser mon costume d’infirmière. Quelques années plus tard, après un accident de la route. Je me suis retrouvé dans un centre d’handicapées. Mon choix d’étude était déjà fait. Mais je pense que cet épisode de ma vie, je n’avais pas 15 ans, à été décisif. Quand on m’a dit : « tu ferras un BEP sanitaire» l’idée du proviseur de mon collège et que ma maman à suivit, était : elle sera infirmière, j’ai répondu non ! Un BEP SOCIAL. je veux être éducatrice. On m’a un peu rit au nez. Bon vu mon carnet de notes de toute façon je pouvais toujours rêver, tant pour l’un que pour l’autre de ces métiers qui me plaisaient. J’étais le « vilain petit canard » et je tenais bien mon rôle.
Je ne me rappelle pas avoir voulu faire autre chose qu'Éducatrice. J’ai eu mon BEPC. Puis un BEP social, et un CAF AMP et j'ai décidé d'élever mes enfants : 3 garçons +1, soit 4. Je me suis dit : quitte à élever ceux des autres, autant commencer par les siens. Depuis 15 ans je retravaille, dans un foyer. Entre temps j'ai voulu passer le niveau DRASS (équivalence bac) j'ai pas eu. J'ai attendu d'avoir 5 ans de travail effectif en tant qu'AMP pour passer le concours d'entrée à l’école (réglementation en vigueur) : manque 5 points. Alors la VAE est arrivée. J’ai fait la VAE. Voilà je suis Éduc. Je fais le même travail pour 20 € de plus par mois. Mais demain je peux changer de « publics ». J’aimerais travailler dans une MECS. Je peux aussi avoir un poste à responsabilité. Comme quoi les vilains petits canards un beau jour...
Aujourd’hui je suis contente. Je me suis « offert » ce diplôme pour le modique prix d'un timbre... je me suis fait plaisir, c’est clair. Mais j’ai bossé. Houlà ! Je me suis épuisée durant presque 2 années. Pourquoi cette détermination ! ? Peut être à force d’entendre : « ha bon t’es pas ES, je croyais…. » de la part de mes collègues ES voir PSY et etc… on ce dit zut c’est vrais, allez lance toi il n’y a pas de raison. Et j’ai validé du premier coup toutes les fonctions, devenues entre temps domaines de compétences. J’ai du jongler entre les deux. C’est peut être pour cela que je pense que l'on ne fait pas ce métier par hasard et que peut être il répare ! Cette VAE m’a réparée quelque part. Je me sens plus forte moi. Mais je n’ai pas encore réalisé. et que dois-je réaliser? je reste moi.

Quant à l’hérédité ? Ma « cousine » est, était, Éducatrice spécialisée depuis, holà plus de 40 ans de social. Ma nièce est Éducatrice spécialisé, depuis 2 ans. L’hérédité ? Une histoire de famille ? Non je n’y crois pas. Mais une sensibilité oui, sûrement.

Heu ! bien voilà ce que je peux dire. Ce soir.
Muriel.

merci Muriel pour cette belle et courageuse histoire.
elle montre qu'il est nécessaire d'avoir des envies, de la détermination et de la patience, un environnemenent (eh oui il a beaucoup d'importance, car bien souvent il y a quelqu'un a qui on veut prouver quelque chose et/ou quelqu'un qui nous permet de réaliser quelque chose), une certaine expérience de la vie, une bonne dose d'estime de soi mais aussi beaucoup de modestie, l'envie d'apprendre, et une seule certitude: quant on travail avec des êtres humains, la seule chose dont on puisse être sur, c'est qu'on ne sait rien .....de l'autre)
alors Kimeera, je suis sur que le père noël a dans sa hotte le cadeau dont tu rèves, parce qu'apparemment, tu as toutes les qualités pour l'obtenir. le seul facteur aléatoire (et pas des moindres), c'est pas toi, mais l'adversité.
Quant a moi, promis je penserais à toi ce jour là, car le père noêl est passé et il me permet d'être .......jury d'oral (enfin, ahlleluiah!!!!!! cocorico)
après très cher candidats, j'aurais du vécu et du frais à partager avec vous.
alors Kimeera au 22 au soir pour un échange d'impression autour de cette 1ère fois que nous allons vivre chacun de notre côté

Forza kimera !!! et merci muriel. C'est bon de lire les parcours de chacun.

Bonjour à tous & toutes,

Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant "je veux devenir éducatrice".
J'ai toujours pratiqué les Arts (déjà dans le ventre de ma mère je crois ) donc je me suis diriger en secondaires vers les Arts Plastiques. Ensuite, j'ai suivi des études supérieur en graphisme mais çà me plaisait pas trop ( je ne voyais pas l'utilité de dessiner des casseroles ou des bouts de ficelle ) puis je me suis dirigée vers une autre discipline mais je savais qu'elle ne m'intéressait pas (je n'ai pas eu fort le choix..à une certaine époque il y avait une mésentente & un froid entre moi et mon paternel) à la base je voulais faire des études en publicité mais vu qu'on ne m'a jamais donner de la "valeur" & qu'on me répétait sans arrêt que j'étais conne..ben on se laisse faire donc pour cette discipline c'était çà ou j'étais dehors du toit familiale. J'ai bien sure rater ces études et me suis pris une année sabbatique.

J'ai rencontré des gens, continuer ma passion...ensuite en parcourant des sites..je suis tombée sur une page qui présentait une prochaine porte ouverte sur le graduat d'éducateur spécialisé & je me suis souvenue d'un éducateur Mr Lefevre en secondaire qui m'a souvent aidé pour ne pas que je "plonge" & me laisse trop influencer par le mauvais côté de certaines personnes..car toujours à cause de mon père je m'en suis voulu & faisais des conneries pour montrer que j'existais (mais bon trop long à expliquer & puis cette partie de ma vie est enterrée car depuis 3 ans on arrive à se parler
)

Voilà comment je suis arrivée à faire des études d'éducatrices. La 1ère année a &té chaotique car je restais en arrière plan & n'osais pas m'affirmer..donc un de mes professeurs m'a fait rater pour comme il m'a dit me faire réfléchir & travailler mes points faibles qui peuvent se transformer en qualités. Au début je lui en ai voulu mais en prenant du recul j'ai compris sa démarche. Ensuite les stages que j'ai pu faire avec différents publics m'ont prouver que j'étais faite pour ce métier car ma personnalité & mon caractère sont vrais..aucune fausseté. Je ne dis pas que tout les éducs sont faut mais j'ai vu certains comportements qui m'ont déçus!!!!!

J'ai eu la chance de travailler avec des enfants placés par le juge, éduc de rue , adultes déficients mentaux & tous m'ont apporter quelque chose..j'ai appris sur moi & je pense que c'est nécessaire pour avancer.
Je vais paraître simple en disant que j'apprécie mon métier mais je suis pour la différence, j'aime écouter les autres, faire face à des challenges et aller au bout des choses pour ne fut ce que voir un "petit" sourire se dessiner sur le visage de toutes ces personnes. Je pense que mon passé niveau familial & social joue un rôle dans ce choix mais pour rien au monde je ne voudrais changer & de plus ma passion est une méthode qui me sers dans ce métier donc je suis d'autant plus heureuse car je fais 2 choses que j'aime!!!!!!!!!!!!!

Je suis d'accord avec Arnaud , c'est très intéressant de lire les parcours de chacun.
J'espère que le post continuera d'être alimenté!!

J'aurais aimé que ce post continue..
OUH OUH

stéph-5 a écrit:Bonjour à tous & toutes,

Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant "je veux devenir éducatrice".
J'ai toujours pratiqué les Arts (déjà dans le ventre de ma mère je crois ) donc je me suis diriger en secondaires vers les Arts Plastiques. Ensuite, j'ai suivi des études supérieur en graphisme mais çà me plaisait pas trop ( je ne voyais pas l'utilité de dessiner des casseroles ou des bouts de ficelle ) puis je me suis dirigée vers une autre discipline mais je savais qu'elle ne m'intéressait pas (je n'ai pas eu fort le choix..à une certaine époque il y avait une mésentente & un froid entre moi et mon paternel) à la base je voulais faire des études en publicité mais vu qu'on ne m'a jamais donner de la "valeur" & qu'on me répétait sans arrêt que j'étais conne..ben on se laisse faire donc pour cette discipline c'était çà ou j'étais dehors du toit familiale. J'ai bien sure rater ces études et me suis pris une année sabbatique.

J'ai rencontré des gens, continuer ma passion...ensuite en parcourant des sites..je suis tombée sur une page qui présentait une prochaine porte ouverte sur le graduat d'éducateur spécialisé & je me suis souvenue d'un éducateur Mr Lefevre en secondaire qui m'a souvent aidé pour ne pas que je "plonge" & me laisse trop influencer par le mauvais côté de certaines personnes..car toujours à cause de mon père je m'en suis voulu & faisais des conneries pour montrer que j'existais (mais bon trop long à expliquer & puis cette partie de ma vie est enterrée car depuis 3 ans on arrive à se parler
)

Voilà comment je suis arrivée à faire des études d'éducatrices. La 1ère année a &té chaotique car je restais en arrière plan & n'osais pas m'affirmer..donc un de mes professeurs m'a fait rater pour comme il m'a dit me faire réfléchir & travailler mes points faibles qui peuvent se transformer en qualités. Au début je lui en ai voulu mais en prenant du recul j'ai compris sa démarche. Ensuite les stages que j'ai pu faire avec différents publics m'ont prouver que j'étais faite pour ce métier car ma personnalité & mon caractère sont vrais..aucune fausseté. Je ne dis pas que tout les éducs sont faut mais j'ai vu certains comportements qui m'ont déçus!!!!!

J'ai eu la chance de travailler avec des enfants placés par le juge, éduc de rue , adultes déficients mentaux & tous m'ont apporter quelque chose..j'ai appris sur moi & je pense que c'est nécessaire pour avancer.
Je vais paraître simple en disant que j'apprécie mon métier mais je suis pour la différence, j'aime écouter les autres, faire face à des challenges et aller au bout des choses pour ne fut ce que voir un "petit" sourire se dessiner sur le visage de toutes ces personnes. Je pense que mon passé niveau familial & social joue un rôle dans ce choix mais pour rien au monde je ne voudrais changer & de plus ma passion est une méthode qui me sers dans ce métier donc je suis d'autant plus heureuse car je fais 2 choses que j'aime!!!!!!!!!!!!!

Je voulais choisir des mots clefs, des phrases, dans ton poste. Mais voilà, .. on est jamais trop simple pour dire les choses. Et donc je ne vois rien à couper. Quand à la passion pour moi elle est musicale et "informatique". Et elles me servent pour mon autre passion : Mon travail.. je m’y épanoui. Même si je m’y épuise aussi.

Muriel

Bonjour

Je voudrais m'adresser tout particulièrement à stéph-5 dans un premier temps pour dire qu'il est très courageux de dévoiler son histoire comme cela. C'est d'autant plus touchant qu'interessant, car on sent une évolution positive tout au long du récit, pour au final devenir éducateur et faire en sorte que ce même constat s'applique un jour à d'autres. Donc pour cela vraiment bravo, et merci de véhiculer un tel message d'espoir pour ceux qui en ont besoin. Ne rien lâcher, c'est ce que je retiendrais.

Je souhaiterai à ce propos te poser une question tout particulièrement. Si tu devais changer quelque chose dans ton parcours, que serait-ce ? (Si tu considère qu'il y a quelque chose à changer bien entendu). Et dernièrement, je voudrais savoir si ce sont les moments difficiles qui t'ont rendu forte, ou bien le fait d'apporter quelque chose aux autres en devenant éducatrice ?

Merci encore pour tout ce qui a déjà été dit, et ce qui pourra encore l'être.

Selon moi, la réponse est volatile.
Sais t-on vraiment où s'accrochent nos motivations. Où et à quelles générations répondons nous lorsque l'on s'engage dans un combat, un choix, un désir ?

J'ai aimé la discussion sur la réparation et je crois assez que l'on saisisse à notre insu (de notre plein gré!) un évènement, un fait d'histoire familiale qui nous invite à choisir une direction ou plus précisement que l'on se charge de solutionner en le remaniant.

Ainsi, reprenant le titre d'une chanson de Ferrat, "Nul ne guérit de son enfance", je pense que l'on vient tricoter dans nos choix professionnels, un morceau d'histoire (de l'enfance familiale ) qui ne nous appartient pas, mais que l'on s'est approprié.

Et peut être s'agit -il là d'une commande de réparation ou de guérison.

Pour ma part, j'ai été étonné en éxaminant les métiers de ma famille sur deux générations, le nombre important de professions se positionnant dans le travail socio-éducatf.

J'ai souvent répondu à cette question en ne montrant que les effets mécaniques de mon choix.

Parlant, alors que j'étais jeune animateur sportif, d'un collègue qui m'a repéré , conseillé et orienté vers cette profession , mais je pense maintenant qu'il n'en est rien.

Mon choix vient dire de l'histoire familiale et des bribes d'injustice sur un combat social peut être perdu.

En tout cas, j'en reste persuadé, en cours.

Bonsoir,

L'idée des schémas familiaux me paraît juste en ce qui concerne ma famille. Nous sommes tombés dedans avant d'être nés du fait de l'histoire familiale. Je me suis donc orientée dans cette voie comme si c'était une évidence, par défi aussi. Mes parents aspiraient à me voir prof ou instit. Mon père ne peut pas "piffrer" les travailleurs sociaux. Pour édulcorer cette orientation, j'ai travaillé longtemps auprès de personnes handicapées adultes. Pour me préserver aussi, les difficultés sociales, culturelles et économiques dans les familles (donc avec enfants et ados) m'effrayaient. Difficile de prendre de la distance avec la souffrance des autres.
J'ai deux soeurs : elles travaillent également dans le médico-social.
Mon parcours m'a amenée à reconsidérer auprès de qui je souhaite intervenir professionnellement. J'ai décidé de m'orienter vers les enfants et ados et leurs familles, et l'ai vérifié grâce à un CDD. Bizarrement, j'ai eu le sentiment d'être à ma place, sentiment que je n'avais plus depuis longtemps dans mon travail.
Alors, en effet, je ne suis pas sûre non plus que le "pourquoi" soit essentiel. Est-ce utile d'envisager le cliché de la réparation ? ou des parents eux-mêmes travailleurs sociaux ?
C'est un travail et un métier. Pas anodin, certes. Mais nous sommes rémunérés pour remplir notre fonction et possédons des techniques et compétences pour l'exercer.
Les fils d'un parcours sont tricotés de telle sorte qu'il n'y a pas qu'une réponse. La vie, qui ne compartimente pas ce que nous sommes, nous amène aussi à faire des choix, et l'étanchéité entre personnel, professionnel, familial n'est pas de mise.
J'ai peur de vous avoir un peu saoûlés...

et bien un sacré sujet!
on entend nos formateurs nous dire à l'école d'éduc qu'on est pas là pour rien, qu'on "répare" qq chose, en psycho aussi on nous disait ça!
faut il comprendre qu'il faut soi même être un peu fou pour en traiter un ou soi même avoir bercer ds la maltraitance pour aider des familles connaissant cette problématique...

pour ma part mon père voulait que je fasse du ski et des études de bio! ma mère voulait que je réussisse (quelle que soit cette réussite, me marier avec un mec ayant du blé en faisant évidemment partie)
moi je voulais faire prof de sport puis je me suis rendu compte que la fac allait me perdre... pas assez de cadre!
je suis devenue éduc un peu par hasard je crois! personne ds ma famille n'est issu de cette branche, milieu ouvrier sans gd soucis du côté familial, pas de secret de famille ou de gros évènement permettant d'alimenter les systémiciens.
bref j'ai pas encore trouver pourquoi je suis ds ce boulot!

qd on me dit "j'sais pas comment tu fais, moi je pourrais pas faire ce boulot" je suis un peu gênée je l'avoue car pour ma part je ne pourrais faire un autre boulot je crois (enfin à part fleuriste lol)je me sentirais totalement absente ds des professions telles que l'administratif la compta ou autres, le monde médical n'en parlons pas, je tourne de l'oeil à la vue du sang, enseignante je ne pourrais supporter une trentaine d'élèves dissipés (alors que 15 ados bien pénibles ne me font pas peur )

qd j'ai commencé mon nouveau travail en aemo ds les quartiers "sensibles" de marseille, mes amies non éducs étaient effarées que j'ose entrer seule ds les cités, moi j'étais surtout super inquiète de me taper 3/4 d'heure de bouchons le matin. on a pas tous les mêmes préoccupations.

ce qui par contre fait que j'aime ce travail c'est qu'il me permet de vivre le plus en adéquation entre mes aspirations, mes valeurs qui me portent ds ma vie privée et ma profession inspirée par ces valeurs, ces aspirations.
je suis moi même ds le boulot, je n'ai pas besoin de jouer (même si le recours au théâtre m'est bénéfique dans certaines familles)

La belle question? Pourquoi avoir choisi d'être éducatrice spécialisée?

Personne dans ma famille ne travaille dans le milieu du social mais depuis toute petite, mes parents m'ont sensibilisé à la souffrance des autres. Alors, je ne suis pas passée par 4 chemins : naturellement j'ai commencé par choisir un bac SMS (Sciences Médico-Sociales)et j'ai immédiatemment accroché aux cours. Mais je ne savais pas encore quel métier choisir dans le médico-social : éducateur spécialisé, assistante sociale, moniteur éducateur, infirmier?
Etant cavalière, j'ai découvers l'équithérapie! Pouvoir accompagner les personnes en difficultés avec l'aide du cheval! ça me semblait intéressant alors je me suis renseignée sur le formation mais le diplôme qu'on obtient n'est pas reconnu... Mais, le métier qui me paraissait le mieux adapté pour accompagner les personnes en difficultés (pas seulement en utilisant le cheval), c'était éducateur spécialisé. J'ai apprécié l'accompagnement au quotidien, le fait de pouvoir proposer des activités ou des outils dans la prise en charge, la diversité des populations et des terrains...
Alors voilà, aujourd'hui je suis diplômée et je ne m'imagine pas exercer un autre métier car j'aime beaucoup ce que je fais, le contact avec les personnes (pas toujours évident mais tellement enrichissant), les questionnements et les remises en questions qui me permettent d'avancer et de progresser, les rencontres professionnelles... ce métier fait parti de moi!