Salut
Darkzapatiste ,
J'apprécie ta manière de pensée. Effectivement, cela méne à la réflexion, rien ne reste bien entendu figé, mais tout à méditer...
Puisque l'on en est arriver à la question de l'identité, un grand classique à ne pas manquer lorsque l'on est en formation, c'est Erwin GOFFMANN. Je me permets de glisser une fiche de lecture que j'ai élaboré durant la mienne qui je l'espère pourra accompagner d'autres étudiants où travailleurs sociaux curieux.
PRESENTATION DE L’AUTEUR :Biographie :Ewing GOFFMAN est un sociologue canadien . Né en 1922 , il est issu d’une famille juive . Il a mené des recherches concernant l’
interaction , qui a influencé le cours de sa discipline mais aussi de l’anthropologie ainsi que de la linguistique .
Aujourd’hui ,
Ewing GOFFMAN est également connu dans le domaine des sciences de la communication , en criminologie , en psychologie .
Dans un premier temps , il suit une formation anthropologique à l’université de Toronto ( observation des comportements sociaux en public ) .Puis , en 1946 , il entre en sociologie à l’université de Chicago , pour , plus tard réaliser une ethnographie de communication locale , sur une petite île .
De cette étude , Erwing GOFFMAN réalise une thèse comme un domaine spécifique , au sujet de l’interaction . Il cherche à répondre à la question fondamentale : « qu’est ce l’ordre social ? » .
Enfin , Ewing GOFFMAN , ayant toujours comme objectif d’étudier les interactions sociales, se propose pour effectuer une analyse des malades mentaux de l’hôpital de Saint Elisabeth de Washington . Ainsi durant une année il devient l’assistant du directeur .
Son étude se dirige vers le phénomène de déviance . Il décrit la réalité de la vie asilaire , et fût à l’origine de nombreux débats politiques , et influence fortement la réforme du système asilaire californien en 1967 .
En 1958 , il quitte l’hôpital pour se rendre à l’université de Pennsylvanie . A cette période , Erwing GOFFMAN écrit de nombreux ouvrages , en ayant pour devise : choquer pour mieux dénoncer . Il dénonce les inégalités et l’oppression sous toute ses formes : politique , économique , culturel , social , sexuel , racial , …d’une période vive de contestations culturelles .
Après avoir consacré sa vie à la recherche , c’est en 1982 qu’il décède .
Bibliographie : ( quelques œuvres principales )
- « communication conduct in and Island community » , 1953
-"ethnographie de communication locale" , traduit en 1988 .
- « Présentation of self in everday life » , tome 1 – 1959, tome 2 -- 1971 ( la mise en scène de la vie quotidienne )
- « Asilium : essays on the social situation of mental patients an otherimmates » , 1961 .
L’œuvre a été traduit en 1968 : « étude sur la condition sociale des malades mentaux » .
- « Stigma : notes on the management of spolied identity » , 1963 ,
soit « Stigmate : les usages sociaux des handicaps » traduit en 1975 .
- « Interaction rituals : essays on face to face behavior », 1967 ,
soit « les rites d’interactions » traduit en 1974 .
- « From of talk » , 1981 soit traduit en 1987 : « façon de parler »
« Stigmate : les usages sociaux des handicaps »
IDEES PRINCIPALES VEHICULEES DANS « STIGMATE »Dans un premier temps , il me semble important de définir« stigmate ».
« Stigmate » renvoie , selon le dictionnaire « à une marque laissée par une maladie ou une plaie » , autrement dit à une cicatrice . Le stigmate est une marque physique faisant apparaître l’appartenance sociale de l’individu . Ainsi
GOFFMAN nous renvoie à la situation d’un individu disqualifié par une étiquette qui l’empêche pleinement d’être accepté dans la société.
Erwing GOFFMAN cherche à savoir comment les non spécialistes traitent du stigmate , et étudier ce que la sociologie retire de cette notion en distinguant les données des faits contigus , de quelle manière est elle décrite économiquement dans les limites d’un schéma conceptuel unique , et enfin d’éclaircir la relation entre le stigmate et le phénomène de la déviance .
Concernant l’aspect sociologique de cette notion , l’auteur illustre ses écrits et ses idées de citations , issues de ses recherches , et s’inspire également de ses expériences , d’expériences de personnes stigmatisées en comparaison avec des individus « normaux » , soit en recueillant des points de vue différents ( ex : l’individu suppose que la différence est connue et visible concernant le terme du stigmate , soit l’individu est discrèdité , tandis qu’un autre pense que cette différence n’est ni connue ni perceptible pour les personnes présentes soit individu discréditer )
Pour lui , il existe trois formes de stigmates :
- Stigmates physiques : se sont les plus visibles (difformités , …)
- Stigmates virtuels : malades mentaux , toxicomanes , homosexuels …
- Stigmates tribaux : ils sont relatifs à la « race » , la nationalité ,la religion …
Erwing GOFFMAN vise à démontrer le combat permanent existant entre les individus dit « normaux » et ces personnes stigmatisées concernant le désaccord entre une « identité sociale virtuelle »qui est imputée d’une « identité sociale réelle » pour pouvoir cacher le stigmate virtuel ou réel .
5 thèmes principaux se dégagent :
Le premier : « STIGMATE ET IDENTITE SOCIALE »Pour l’auteur , le stigmate n’est pas un véritable « attribut » discréditant , il doit être replacé dans le contexte relationnel .
L’individu stigmatisé doit , dans un premier temps , accepter son inégalité face aux autres . Elle pourra alors déterminer son rôle . Les rapports sociaux seront certes , parfois difficiles (catégorisation , heurs …) par manque de respect , de considération .
Le deuxième : « LE CONTRÔLE DE L’INFORMATION »Pour
Erwing GOFFMAN , il est nécessaire pour la personne stigmatisée d’obtenir un contrôle de l’information , un plus que les autres ne possèdent pas et ce , afin de pouvoir anticiper quant au jugement d’autrui . La conscience de soi , les sentiments (fierté , gêne , … ) ressentis sont sans cesse influencés par le jugement que l’autre va porter sur ma personne .
Cette recherche de contrôle tend vers une reconnaissance sociale .
Le troisième :
« LA MAITRISE DE SOI , LE CONTRÔLE DE SES CONDUITES » L’individu stigmatisé , souhaite contrôler ses conduites , avoir une maîtrise de lui dans sa relation avec les autres et ce , afin d’anticiper , de rester autonome , de peur d’ être soumis à des contraintes , aux jugements des autres auxquels il ne peut échapper
.Ce signe le menace , menace son identité , crée un sentiment si fort qu’il peut conduire l’individu jusqu’à la dépersonnalisation , l’annihilation .[/
size][size=12]Le quatrième : « L’IMPORTANCE DU STIGMATE , L’IDENTITE SOCIALE »[size=12] Le stigmate d’un individu va provoquer des attitudes , des réactions de la part des autres ainsi que de lui même .Ce signe sera vue différemment par des proches de la personne concernée ou par des inconnus …[/
size]Chacun revendique une reconnaissance à travers ses manifestations , sa ligne de conduite dans ses relations sociales , et cherche à préserver son image .
Il existe pour
Erwing GOFFMAN différentes stratégie quant à la manière de se forger son identité sociale :
- s’il est « discrédité » , il s’efforce de s’accommoder d’une tension ,
- s’il est « discréditable » , il est contraint de contrôler l’information afin de cacher cette « discrétabilité » , l’individu présente alors une identité de parade , fonction protectrice contre une perte éventuelle de contrôle . C’est le « faux-semblant ».
Le cinquième :
« L’IDENTITE POUR SOI »La personne s’est constitué un code , une identité basée sur des expériences antérieures .Il se trouve alors confronté face à un paradoxe : il se veut différent des autres pourtant il marque cette différence par la création d’une « fausse identité », phénomène renforcé par notre société , pouvant devenir aliénant , barrant l’accès à la spontanéité , aux échanges authentiques , à la véritable reconnaissance .
GOFFMAN affirme que c’est la société ou un groupe , qui par ses normes va créer la notion de stigmatisation et rejeter ceux dont certains critères seront devenus « hors norme » , tels les chômeurs , les étrangers , les toxicomanes , les sans domicile fixe …
Erwing GOFFMAN nous présente sa théorie sur la stigmatisation à travers d’exemples concernant une population handicapée pour s’élargir ensuite vers une définition de la stigmatisation qui tend vers des personnes considérées comme marginales ou déviantes dans leurs rapports avec les autres .
Il apporte beaucoup dans le domaine de la psychologie sociale et en particulier concernant les sciences de la communication.
Afin de pouvoir recueillir de bonnes observations , l’auteur n’hésite pas à prendre place auprès de la population dont il souhaite étudier le comportement social . Ainsi , c’est d’ailleurs grâce à cette expérience que la réalité du monde asilaire va être dénoncé au Etats -Unis . Cette dénonciation va influencer les débats politiques qui vont tendre vers une réforme du système asilaire ( 1967).
Erwing GOFFMAN nous précise les mécanismes qui apparaissent au sujet des rapports sociaux , des interactions sociales , et qui imprègnent nos attitudes et comportements. Ces attitudes et comportements n’étant que des mécanismes de défense dans les interactions , où le contrôle de l’information devient une nécessité afin d’anticiper sur le jugement que l’autre va porter sur l’individu concerné .
Ainsi chacun va tenter de produire des comportements ou des conduites socialement acceptables , approuvées , afin d’éviter toute stigmatisation ( même si une stigmatisation n’est pas toujours négative ).
Cependant , il existe d’autres facteurs pouvant influencer les rapports sociaux et comportements de l’individu dont l’auteur ne semble pas tenir compte ( l’histoire , l’environnement de la personne …).
Ca y est c'est fini, en espérant que vous ayez fait une bonne lecture !!!
Bonne journée à tous !!