par mickeydu86 Mar 19 Mai 2009 - 21:31
Quid de la fessée ?
Voila un sujet qui donne lieux à des post longs et passionnés
Depuis 2 jours j’ai pris le temps de réfléchir à ce que j’allais dire tant le sujet m’intéresse, d’où ce post très long.
Si ça vous gonfle, je m’en excuse et passez à autre chose, je ne vous en voudrais pas.
Quand j’avais une dizaine d’année, il y avait un martinet chez moi. Je devais être un sacré diable, puisque les fessées, et les baffes ne suffisaient pas. Toujours est-il que le pauvre, il a fini par perdre toutes ses lanières à force de me caresser vigoureusement le cuir.
En plus quand je faisais une connerie et que je disais c’est pas moi, je me prenais une danse parce que ça ne pouvait pas être mon frère, une parce que ça ne pouvait pas être ma sœur (j’étais fils unique) et une parce que j’avais fait une connerie. Remarque ça a le mérite de t’apprendre à dire : « oui oui c’est moi » souvenirs souvenirs…..
Dans le même temps j’allais dans une école de curé et il pratiquait le : « aimez vous les uns les autres » et le « si on te frappe sur la joue droite, tends la gauche » à grands coup de taloches, de coup de pies au cul (avec des chaussures ferrées tant qu’à faire), de règles sur les doigts et autres joyeuseté bien sadiques (te coller ton chewingum dans les cheveux, de façon à ce que tu te retrouves avec une tonsure) ah c’était le bon temps…… le temps de l’enfance et de l’innocence
Mes parents je ne leur en veux pas, les curés c’est autre chose.
Ce qu’il faut avoir présent à l’esprit c’es qu’il y a 50 ans en arrière, ils ne faisaient que mettre en acte un principe d’éducation universel et vieux comme l’être humain.
Mes parents n’étaient pas maltraitants, non au contraire, ils étaient bien pensants. Ce qu’ils faisaient, ils le faisaient pour mon bien, pour m’EDUQUER, pour me permettre d’apprendre leurs valeurs (respect de soi),) et celles de la société (respect des personnes et des biens). Ça peut paraître de la violence, mais ça n’en était pas. C’était quasiment le seul outil éducatif à leur disposition, le seul qu’on leur avait appris. Et ça a marché pas trop mal. Sauf que grâce à 68, je suis devenu un déviant, mais toujours dans le respect de soi et des personnes (un peu moins en ce qui concerne les biens, mais bon nul n’est parfait hein..) cette éducation a fortement contribué à être ce que je suis aujourd’hui et je ne m’en plains pas ;
C’était l’expression de l’autorité du tout puissant « pater familias », celui qui avait le droit de vie et de mort sur l’ensemble de sa tribu. Et ça a été le fondement de la famille pendant des millénaires. Mai 68 est arrivé et à fait exploser la cellule familiale par la libération des mœurs. Demandez à vos parents comment ils ont été éduqués et comparez avec l’éducation que vous avez reçu et celle que vous donnez à vos enfants
Quant à l’école et à ses pédagogues, elle avait pour mission de m’éduquer dans le sens de « donner de la connaissance », mais aussi dans le sens « inculquer les valeurs familiales et citoyennes », et ils avaient carte blanche pour cela et il n’était pas rare qu’en plus de leurs gentillesse, j’ai droit à une deuxième tournée quant je rentrais à la maison histoire que parents et pédagogues soient solidaires Là aussi ça a marché pas mal, surtout en ce qui concerne la connaissance. Beaucoup moins en ce qui concerne le respect, car très jeune, j’ai trouvé ce système injuste, vicieux et pervers, et tous les moyens étaient bon pour leur faire payer, ça a fait de moi un bon roublard…….
Aujourd’hui, je suis un papa qui gueule un bon coup, mais ça ne dure pas et après j’explique pourquoi je ne suis pas content. Si, au 3 grands, je leur ai mis 3 claques sur les fesses dans leurs vie, c’est soit parce qu’ils avaient fait une très grosse bêtise, soit que j’avais eu très peur (les parents ont souvent une réaction violente (à tort) quand ils ont peur). Le petit dernier se prend plus de claques sur les fesses (le pôvre chéri..), normal il a le diable dans le corps… (Mais non, c’est ce qui se disait autrefois), mais je suis moins disponible et surtout moins patient…..
Voila il me paraissait intéressant de revisiter le passé pour arriver à aujourd’hui.
Une des conséquences de 68, c’est qu’on est passé d’une société ou le pater familias était tout puissant, à une société ou l’enfant roi est devenu tout puissant. En 50 ans, on est passé d’un extrême à l’autre et la loi est allé dans ce sens là et n’a cessé d’aggraver le déséquilibre généré par la rapidité de cette mutation d’un système fondamental au fonctionnement de notre société
C’est un effet pervers de l’éclatement de la cellule familiale traditionnelle « pour la vie » pour en arriver à une cellule familiale (monoparentale et recomposée) ou chacun fait ce qu’il veut.
Faute de cadre et d’outil éducatif adapté pour soutenir l’autorité des mamans seules ou des beaux –pères papa de substitution, les enfants grandissent en apprenant très tôt que plus il crie très fort pour avoir quelque chose, plus ils sont sur de l’avoir (vous voyez ça tous les jours quand vous faîtes vos courses au supermarché). Merci la société de consommation ;
Adultes et enfants sont dans l’hyper consommation immédiate. Résultat, ni les uns ni les autres n’ont plus la moindre tolérance à la frustration. Les adultes sont constamment à la recherche du moyen de satisfaire leurs envies (toutes leurs envies) et ils gavent les enfants de biens matériels audio-visuel pour qu’ils leurs foutent la paix.
Les adultes intolérants sont de plus en plus violents (insultes, coups entre eux, et sur les enfants, d’où une aggravation de la maltraitance, d’où des lois de protection de plus en plus forte) et les enfants reproduisent de plus en plus tôt ce modèle (d’où des lois pour punir ces enfants)
La loi d’aujourd’hui est au cœur d’un paradoxe entre protéger et punir, car l’état doit se substituer à une carence familiale en matière d’éducation à des valeurs de respect de soi et des autres, mais aussi en terme d’éducation à la frustration : dans la vie on n’a pas toujours ce qu’on veut. Il faut parfois savoir attendre des années.
Dans votre pratique pro, ça ne vous est jamais arrivé de vous dire que si cet enfant avait reçu une éducation (et pourquoi pas quelques fessées) il n’en serait pas là.
Récemment un môme de 14 ans à poignardé son instit. Vous ne croyez pas que si on avait appris à cet enfant le respect de l’adulte et l’acceptation de sa décision, il se serait senti moins blessé et il aurait choisi un autre moyen pour exprimer son désaccord. La question est de quels moyens dispose t’on pour inculquer ce genre de principe ? n’et-il pas avant tout du ressort de la famille ?
Quel est l’avenir d’une société qui produit ce genre de situation (extrême et rare certes, mais la médiatisation de ce genre de fait divers à un effet boule de neige (ou papillon)
Mettre une fessée (dans le sens donner une claque sur la fesse, et non pas dans le sens de la représentation qu’on en a tous de l’enfant déculotté sur les genoux de son père qui le tape jusqu’à ce qu’il ne puisse plus s’asseoir pendant 15 jours qui est de la maltraitance) à un enfant ce n’est pas être violent, à la condition qu’on n’y est pas recours systématiquement. C’est un outil éducatif (et pédagogique ?) qui a contribué à l’éducation de vos parents de vos grand parents et d’une bonne partie de l’humanité avant ; l’interdire, en tout cas au sein de la cellule familiale, c’est générer un déséquilibre dont on ne mesure pas les conséquences, mais dont on peut déjà en apercevoir quelque unes, l’incarcération des mineurs de 10 ans par exemple.
A ce que je décris s’ajoute bien sur le fait de l’évolution démographique et de l’ouverture de notre société vers une société pluriethnique et multiculturelle.
Les femmes africaines ayant un enfant tous les 2 ans, elles s’occupent du nouveau né et de celui qui précède et confie les autres aux ainés. tout ce petit monde se retrouve dehors, livré à lui même dans une situation de pertes de repères identitaires et culturels, ils se créent alors leurs propres codes d’éducation qui bien sur sont inadaptés et donc source de problème, mais c’est là l’objet d’un autre débat.
Ouf j’ai fini
A ceux qui sont arrivés jusque là un grand merci.