Gratification des stages dans les formations sociales Décret n° 2008-96 du 31 janvier 2008, relatif à la gratification et au
suivi des stages en entreprise, a été publié au JORF n°0027 du 1
février 2008 – Voir le texte sur Legifrance.
Il dispose notamment :II. ? Après l’article 6, il est inséré un article 6-1 ainsi rédigé :
« Art. 6-1. ? I.-Lorsque la durée d’un stage en entreprise, au sens
du premier alinéa de l’article 9 de la loi du 31 mars 2006 susvisée,
excède la durée indiquée au deuxième alinéa du même article
[3 mois] , le stagiaire perçoit une gratification selon les modalités précisées au II et le montant indiqué au III.
« II. ? La durée de stage s’apprécie compte tenu de la convention
de stage et des éventuels avenants qui ont pour effet de prolonger le
stage.
« La gratification est due au stagiaire sans préjudice du
remboursement des frais engagés pour effectuer le stage et des
avantages offerts, le cas échéant, pour la restauration, l’hébergement
et le transport.
« La gratification de stage est due au stagiaire à compter du premier jour du premier mois de stage.
« La gratification de stage est versée mensuellement au stagiaire.
« En cas de suspension ou de résiliation de la convention de stage,
le montant de la gratification due au stagiaire est proratisé en
fonction de la durée de stage effectuée.
« III. ? A défaut de convention de branche ou accord
professionnel étendu, le montant horaire de la gratification due au
stagiaire est fixé à 12,5 % du plafond horaire de la sécurité sociale
défini en application de l’article L. 241-3 du code de la sécurité
sociale. »
[398 euro] III. ? Après l’article 6, il est inséré un article 6-2 ainsi rédigé :
« Art. 6-2. ? Conformément à l’article 9 de la loi du 31 mars 2006
susvisée, les stages effectués au sein d’une association, d’une
entreprise publique ou d’un établissement public à caractère industriel
et commercial sont soumis aux dispositions du présent décret. »
Une avancée significativeCette disposition de la Loi sur l’Egalité des chances,
émanant elle-même d’une directive européenne, désormais applicable dans
le champ des formations sociales, représente une avancée significative
dans la reconnaissance et la prise en compte du statut et de
l’engagement des étudiants.
Financements et pilotage ?L’AFORTS, et le GNI ont déjà attiré l’attention du
Premier Ministre, du Ministre du Travail, des relations sociales et de
la solidarité et du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la
recherche, sur les répercussions financières du projet de décret
régissant les stages en entreprise.
L’AFORTS et le GNI avaient demandé que les modalités de
financement de ces stages soient inscrites dans le décret en
préparation, précisant « L’hypothèse d’un non accompagnement de cette
mesure dans le financement des budgets des établissements et services
du secteur social et médico-social posera de toute évidence des
difficultés dans la mise en œuvre de l’alternance, pierre angulaire des
formations sociales, voire provoquera un blocage du système de
formation. »
La CIRCULAIRE N° DGAS/4A15B/2008/67 du 27 février 2008... fait assez clairement appel à
la mobilisation et au portage de la mesure par les établissements qui
accueillent les stagiaires :« Les employeurs du secteur social et médico-social se
sont, effectivement, engagés et ont su prendre toute leur part dans la
formation en altemance qui est un mode d’acquisition de compétences
professionnelles fondamental des formations qui mènent aux diplômes de
travail social, ainsi qu’un gage de qualité de ces formations.
Les diplômes de travail social s’inscrivent, en effet,
dans le cadre des orientations ministérielles pour les formations
sociales 2007-2009 qui soulignent l’importance de la mise en oeuvre de
l’altemance intégrative et son lien avec le renforcement de la qualité
des formations. L’altemance intégrative dans les formations sociales
s’appuie désormais sur une dynamique induite par la notion de « site
qualifiant » qui positionne la place des organismes d’accueil (en
stage) qui, en tant qu’organisation apprenante, sont co-acteurs de la
formation.
A l’évidence, le temps du stage constitue aussi une
exceptionnelle période de découverte et de reconnaissance réciproque de
l’étudiant et de l’employeur, et pour ce demier une opportunité de
« fidélisation » dans un secteur en besoin de recrutement. »
Hormis dans la fonction publique :« Le récent décret (n° 2008-96) du 31 janvier 2008, paru le 1er février
2008, relatif à la gratification et au suivi des stages en entreprise
élargit le champ d’application de ces dispositions aux « stages
effectués au sein d’une association, d’une entreprise publique ou d’un
établissement public à caractère industriel et commercial ». Ces
dispositions ne s’imposent donc pas aux établissements publics
administratifs et aux fonctions publiques. »
Et selon le niveau des diplômes préparés :« Rappelons que les diplômes de travail social dont la règlementation
prévoit explicitement des stages de plus de 3 mois sont des diplômes de
niveau III : Diplôme d’Etat d’assistant de service social (DEASS),
Diplôme d’Etat d’édcateur de jeunes enfants (DEEJE), Diplôme d’Etat
d’éducateur spécialisé (DEES), Diplôme d’Etat d’éducateur technique
spécialisé (DEETS). »
Les dispositions financières :« La gratification versée mensuellement aux étudiants
en formation initiale pendant les stages de plus de trois mois
consécutits prévus réglementairement dans le cadre de leur cursus
pédaqoqique (cf supra 1.) et dont le niveau de gratification n’excède
pas le niveau défini par voie réglementaire (cf supra 3.), constitue
une dépense qui s’impose aux employeurs qui les accueillent et,
partant, a vocation à être couverte par les tarifs.
Il s’agit donc d’un élément supplémentalre à prendre en compte dans la fixation des tarifs 2008.
En tout état de cause, il vous est rappelé la
possibilité de mobiliser les éventuelles trésoreries d’enveloppes afin
de soutenir cette politique de qualification en travail social ; la
gratification ayant un caractère relativement modeste en montant et
limite dans le temps, un soutien financier ponctuel peut, le cas
échéant, être consenti, dans la limite du caractère limitatif de vos
enveloppes budgétaires. »
Perspectives... ? A court terme, il est quasiment acquis que nombre d’établissements ne
pourront pas assumer cette charge financière, situation qui pourrait
les conduire à mettre fin provisoirement, mais rapidement – voire
immédiatement - à l’accueil des stagiaires. Les réactions du secteur
professionnel dans les jours à venir pourraient ainsi conduire à une
demande urgente de mesures de préservation des formations en cours.
A plus long terme, c’est un repositionnement des rapports entre
établissements de formation, secteur professionnel et étudiants qui
sera à mettre au travail.