Pour continuer un peu le débat sur la création des ARS , j'ai trouvé un article interessant sur internet:
La loi HPST : une réforme d'envergure
Au niveau du secteur médico-social regroupé avec le sanitaire et le social la réforme est portée par la loi HPST et son fleuron les Agences Régionales de Santé (ARS).
Cette réforme n'est pas la première depuis l'après guerre, mais de loin la plus importante.
Les 30 glorieuses : délégations larges / subventions
Fin 70 début 80 : cadrage plus rigoureux de la commande publique.
Milieu 80 : contrôles / évaluation / concurrence
Depuis 2000 : accélération
Entre la loi 2002-2 et la loi HPST du 21 juillet 2009, en 7 ans, il y a eu autant de transformations et de lois qu'entre 1975 et 2002. La loi du 30 juin 1975 comportait 47 articles. La loi 2002-2 des centaines d'articles. 30 décrets d'application. La loi HPST 167 articles et une bonne quarantaine de décrets d'application.
Constitution des ARS
Elles ont le statut d'établissement public de l'Etat, placé sous la tutelle des ministres suivants :
Ministre chargé de la santé
Ministre chargé des personnes âgées
Ministre chargé des personnes handicapées
Et Assurance Maladie
Au niveau du pilotage national on peut noter qu'il n'y a pas de réorganisation. Le cloisonnement des ministères reste intact. La transversalité n'est pas garantie.
Toutefois ce statut d'établissement public, contrairement aux ARH qui étaient structurées en GIP (Groupement d'Intérêt Public), permet d'établir une réelle autorité administrative en matière sanitaire qui devrait constituer un des nouveaux pôles de la préfecture de région dans la nouvelle organisation déconcentrée de l'Etat.
Organisation de l'ARS
La direction:
A la tête des services : un directeur général nommé en conseil des ministres. Exécutif fort. Pour l'ARS Ile de France : M. Claude EVIN. Il prendra toute décision relevant de la mission des ARS et arrêtera le projet régional de santé.
La plupart des directeurs d'ARS sont issus du secteur hospitalier également du
ministère de l'industrie.
Seulement 2 directeurs d'ARS sont d'anciens directeurs de DDASS.
Le personnel
Le personnel de l'agence comprendra des fonctionnaires d'Etat principalement issus du sanitaire exerçant leur fonction dans les services de l'Etat ou dans les organismes de droit public, des praticiens hospitaliers, des agents de l'Assurance maladie.
Un certain mélange de cultures où on peut noter que la culture médico-sociale est loin d'être prédominante.
La gouvernance
La gouvernance assurera un juste équilibre entre l'autorité forte de l'exécutif et une bonne représentation des différentes parties prenantes.
Le Conseil de Surveillance :
L'ARS sera dotée d'un conseil de surveillance, composée de représentants de l'Etat et de l'Assurance Maladie, d'élus des collectivités locales, de personnalités qualifiées et de représentants des usagers. Le Conseil de Surveillance sera présidé par le préfet de région. Il n'y aura pas de réelle délibération. Il devrait se contenter d'émettre un avis annuel sur l'action de l'Agence et d'approuver le compte financier.
La Conférence Régionale de Santé et de l'Autonomie
Lieu de concertation, composé pour l'ARS Ile de France, d'une commission permanente et de 4 commissions spécialisées (ASH n°2655 16 avril 2010). Les 8 collèges, 100 membres, rassembleront l'ensemble des acteurs concernés par les politiques de santé au niveau régional. Les membres, élus pour 4 ans, mandat renouvelable une fois, veilleront au respect des droits des malades et des usagers Ils auront à charge d'organiser le débat public. C'est l'instance où il faut être, mais toujours en ce qui concerne l'ARS Ile de France,
il est prévu seulement 4 représentants des personnes morales gestionnaires d'institutions accueillant des personnes handicapées, qui seront désignés par le directeur général de l'ARS sur proposition des organisations regroupant, au niveau régional, le nombre le plus important de ces institutions.
On voit quels intérêts seront entendus et défendus.Toutefois, il ne s'agit que d'un organisme consultatif qui concourt par ses avis à la politique de santé, définie et mise en œuvre par les ARS.
Les conférences de territoire
A une échelle moindre, départementale par exemple, le directeur de l'ARS peut constituer une conférence de territoire, composée des différents acteurs du système de santé du territoire concerné et dans laquelle il sera peut être plus facile de siéger. Cette conférence pourra aussi remonter des besoins et des propositions.
Situation au 1er avril 2010
Actuellement tout est suspendu.
Les postes sont attribués. Mais tout le monde attend que l'agence se mette en marche et que les consignes et directives soient données. Le démarrage risque de prendre un certain temps, tout comme une optimisation du fonctionnement, car les ARS sont une structure extrêmement lourde et massive qui aura besoin de temps pour devenir efficace et efficiente.
Représentation dégradée du secteurOn constate une fois de plus en rencontrant les nouveaux interlocuteurs, que
dans cette restructuration où la place du médico-social est déjà fortement réduite par rapport au sanitaire, que
les associations du secteur médico-social et leurs établissements ne bénéficient pas d'une image très positive au niveau des administrations et des autorités, qui les ont souvent approchées à travers des procédures de contrôle.
La qualité de leur intervention, leur niveau de professionnalisation fait toujours débat. Ce qui risque de ne pas aller en s'améliorant vu la méconnaissance du secteur et de sa spécificité chez les nouveaux cadres des ARS, qui sont pour ainsi dire tous issus du sanitaire et de la fonction hospitalière. Les acteurs du médico-social ne pourront s'exprimer que dans des conférences régionales ou territoriales, avec une très faible délégation qui, de surcroit, ne représentera que les associations les plus représentatives et dans un espace au pouvoir uniquement consultatif.
Anticiper : quoi ? Comment ?
Les GCSMS (Groupement de Coopération sociale et médico-sociale)Dans ce contexte, l'objectif pour les associations, c'est de ne pas rester dans l'attente ou dans une position défensive. La réforme est une opportunité pour se remobiliser. Mais reste la question fondamentale des moyens, sur laquelle nous sommes confrontés à un manque total de lisibilité. Tout cela ne permet pas aux acteurs associatifs d'être en condition favorable pour décider de futures orientations.
Anticiper les exigences d'efficience et de transparence, notamment au niveau de la conformité avec les outils 2002 est indispensable. Le projet d'établissement étant l'outil essentiel pour démontrer la qualité d'intervention et mesurer la performance des établissements et services dans le cadre de la contractualisation. Anticiper cette même contractualisation parait également nécessaire malgré le manque de lisibilité sur les enveloppes et les moyens qui accompagneront ou non les CPOM. Il sera peut être nécessaire d'envisager des GCSMS (Groupement de coopération sociale et médico-sociale) avec d'autres associations, mais pour répondre à des appels à projets ?
Le Fonds de dotation
Le Fonds de dotation est un outil à mettre en place pour protéger les biens immobiliers et mobiliers de l'Association.
Les GCSMSAvant d'envisager de se grouper il y a quelques questions fondamentales à se poser.
Est-ce que le principe des groupements de coopération répond actuellement à un vrai besoin, identifié prioritaire par les acteurs de notre secteur ? La question de qui est, ou sera, à l'initiative des groupements est la question fondamentale que les associations doivent se poser.
Projet volontaire ou projet imposé ? Les pouvoirs publics ne pourront imposer les groupements, mais de fortes pressions pourront s'exercer notamment sur le plan budgétaire.
Les Bases
Pour monter un GCSMS, il faut d'abord avoir un projet. Un projet que l'on n'a pas la capacité de se financer tout seul. Il est préférable que ce projet soit "choisi" plutôt que "subi".
Peut-on déjà identifier quel type d'activité ou de projet pourrait faire l'objet d'un groupement ?
Se poser la question du "pourquoi" avant la question du "comment". Qu'est-ce que je n'ai pas, dont j'ai besoin et qui pourrait faire l'objet d'une mutualisation avec un autre partenaire associatif qui aurait le même besoin ?
Qu'est ce que je veux faire avec mes partenaires ?
Elaboration de la convention constitutive
Les GCSMS n'introduisent pas pour autant une répartition égalitaire entre les parties. Tout dépend des apports des différents membres. A terme un GCSMS peut aussi préparer à la fusion et à la dissolution d'une association.
Le GCSMS repose sur une convention constitutive : c'est le cadre juridique, le contrat de mariage entre les associations. Cet acte fondateur doit constituer un temps privilégié de dialogue entre les partenaires. C'est le projet politique, qui va déterminer comment les associations vont vivre ensemble dans l'avenir. Préciser les droits et obligations des membres (en fonction ou non de leurs apports). La convention constitutive fixe les règles d'adhésion, d'exclusion, de dévolution des biens.
Un groupement d'associations, tout comme une association peut mettre en place son siège, qui aura pour mission de piloter et gérer la partie administrative et le cadre juridique du groupement. Si un siège est créé, il faudra trouver une clé de répartition entre chaque association pour en assumer le coût. Les conditions d'intervention des professionnels salariés, non salariés. Un protocole doit accompagner la convention constitutive lorsque le GCSMS assure directement l'exploitation de l'autorisation et exerce les missions et prestations des ESMS ou pour tout processus de fusion. En cas de fusion, fixer les règles de dissolution et de liquidation.
La convention est transmise au préfet du département siège du GCSMS qui exerce un contrôle de légalité et non d'opportunité.
Composition et organisation du GCSMS
L'Assemblée Générale
L'AG du GCSMS est l'organe délibérant. Convoquée une fois par an. Mêmes compétences qu'une AG d'association classique : approbation des comptes, affectation des résultats, etc. + prorogation ou dissolution du GCSMS.
Le règlement intérieur
Le règlement intérieur du GCSMS peut prévoir un bureau, une commission exécutive.
L'administrateur
Un administrateur est nommé, Il est élu par l'AG parmi les personnes physiques ou morales membres du GCSMS. Mandat de 3 ans renouvelable.
L'administrateur préside l'AG.
Il exerce son mandat gratuitement mais des indemnités de mission peuvent lui être attribuées, pour palier éventuellement à une perte de revenus.
Il peut être choisi parmi les administrateurs bénévoles, mais aussi parmi les cadres dirigeants, ou, en l'absence de cadre dirigeant, parmi les cadres de direction (diplôme de niveau 1 exigé). Il sera alors mis à disposition du GCSMS. (problème de neutralité).
Le GCSMS peut embaucher un salarié qui aidera l'administrateur.
Le GCSMS peut être employeur dans le cadre de la mutualisation des moyens des associations.
GCSMS et autorisations
Le GCSMS exploite une autorisation de l'une ou de plusieurs de ses associations membres. Dans ce cas, les associations restent titulaires de l'autorisation. C'est un transfert partiel de gestion. Par contre, si le GCSMS exerce directement les missions et prestations des associations membres, il devient l'outil gestionnaire à part entière et titulaire de l'autorisation.
Les associations renoncent à leur autorisation totale ou partielle au profit du GCSMS.
Comptabilité et financement
Globalement un GCSMS fonctionne comme un siège social. Pour les prestations qu'il fournit, il peut percevoir l'équivalent des frais de Siège, tarifé par l'autorité dont il dépend.
Le GCSMS peut aussi établir sa facturation et se faire rembourser par les associations membres.
Les associations sont tenues des dettes du GCSMS dans la proportion de leurs droits.
Le GCSMS est soumis aux mêmes règles que les associations de droit privé en ce qui concerne les règles budgétaires et l'affectation des résultats.
Le 28 avril 2010,
Jean-Simon AUTHENAC
Directeur Général A.A.P.I.S.E. (Association d'aide pour personnes inadaptées du dus de l'essonne)
le site de l'AAPISE