DPP : échanges-parole dans l'accompagnement éducatif

Bonsoir,

Suite à mes premières interrogations que j'avais fait part dans mon message de présentation concernant mon approche thématisée, j'ai avancé un petit peu plus concernant le choix de mon thème.

Je fais un stage dans un foyer de vie avec des personnes adultes handicapées mentaux. Je me suis retrouvée en difficultée pour communiquer et entrer en relation avec certains résidants du fait de leur handicap (déficiences sensorielles, communication non verbale), une autre conséquence est la difficulté des résidants dans l'expression de leurs demnades.
Je pense partir sur les notions de parole-langage-échanges mais aussi en lien avec la proximité dans la relation éducative. En quoi la parole soutient -elle l'accompagnement éducatif?

Voila pour mes premières réflexions, j'avoue avoir du mal à centrer le sujet et trouver une problématique.Concernant les références théoriques ,j'ai un peu de mal aussi. Là je suis sur la parole éducative de ROUZEL.
Si des personnes ont d'autres pistes, réflexions, n'hésitez pas !!!

Bonsoir Sophie,

Joseph Rouzel bon choix. D'ailleurs, tu verras que lui écrit résident et non résidant, car résidant est le participe du verbe résider et donc une forme passive de ce verbe. Dans une optique où on considère le résident comme acteur cela est paradoxal d'écrire résidant. Comme il le dit si bien "quand on lâche sur les mots, on lâche sur les choses". Il aborde cette question dans son ouvrage sur la pratique des écrits professionnels. En outre, tous les ouvrages et revues ont adopté cette orthographe.
Je dis cela, car certaines formation CAFERUIS préconise encore l'orthographe résidant.

Bref, dsl pour cet aparté.

De ma courte expérience, le langage est un soutien dès lors où la personne est en mesure de le comprendre. On se rend vite compte que mettre des mots sur les maux favorise et facilite la relation avec les personnes. En cela, où la parole entend pénétrer le monde de la personne et donc montre à celle-ci qu'on s'intéresse à elle pour ce qu'elle est : une personne singulière à part entière. Bien plus que la parole, la présence, l'écoute et l'adaptation au mode de communication de la personne permet d'échanger. Pour certaines personnes bien souvent les regards comptent bien plus que les mots, les sourires bien plus que les compliments, le temps passé avec elles bien plus que tous les projets individualisés. Petit à petit, le vocabulaire, les gestes se trouvent en harmonie avec chacune des personnes et elles-mêmes feront des efforts pour se faire comprendre car appréciant cette relation dont elle se rend compte que pour durer et évoluer, elle nécessite une forme de communication quelle qu'elle soit.
Quand à la proximité, on parle souvent dans une langue de bois toute faite, de "distance professionnelle". Seulement, cette distance se doit être juste et que, dans la rencontre à l'autre, elle nécessite tout de même une certaine proximité. Néanmoins, on peut se montrer familier sans user de familiarités. La nuance est là à mon sens. Cette distance varie également suivant les personnes. Il est évident que pour un adolescent ou un adulte se trouvant dans la séduction, une distance physique est nécessaire. Dans tous les cas, un outils très intéressant est l'humour : universel, langagier ou non, tout le monde a accès à l'humour (Cf Le sociographe sept.2010).
Pour d'autres références, tu peux essayer les mots clés rencontre éducative, acte éducatif, médiation, ou bien des ouvrages de socio-linguistiques, de psychologie du langage...
En espérant que cela te donne des pistes, n'hésite pas à donner de suites.

bonsoir sophie6525

la communication n'est pas que le langage. Il y a l'implicite et la non verbale. on ne peut les ignorer, d'autant plus que tes résicents sont non verbaux

mettre en place des outils de communication non verbale (langage des signes, makaton, PEC'S, support visuel est un devoir de la part des éducateurs.
on se doit d'agir sur le déficit de communication pour permettre à l'autre d'acquérir plus de confiance en soi, plus d'autonomie, plus de mieux être

Bonjour sophie,

A mon sens la parole est l'outil premier de l'éducateur. J'effectue mon stage au sein d'une équipe mobile où l'obectif prmeier est de créer ou recréer le lien social. Nous allons à la rencontre des personnes sans-abri, et les premiers temps nous ne proposons rien d'autre que discuter. En effet, certaines personnes sont désocialisées depuis un temps conséquent, et pour schématiser, la première fois nous arrivons avec un simple "bonjour". La fois d'après ce sera "bonjour, moi c'est Sophie, et vous?" etc... et c'est ainsi au fil du temps que certaines demandes émergent ( ou non!)...
"On ne peut pas ne pas communiquer" nous disait Watzalawick(je ne suis pas sûre de l'orthographe). Au niveau référence tu peux te rapprocher de l'école de Palo Alto qui travaillait sur la communication...

Bonjour,
Personnellement, j'ai effectué mon stage long au sein d'un IME où les adolescents accueillis étaient en situation de déficience intellectuelle lourde. J'ai ainsi pu me confronter à bien des situations de difficultés à communiquer. J'en ai d'ailleurs fait le sujet de mon mémoire.
Je pense qu'il est impossible de ne pas communiquer, mais dans notre société aseptisée, la parole est le moyen standard (et presque le seul reconnu)de communiquer.
Il s'agit pour moi, comme le dis DELIGNY dans son film (ce gamin la), pour tenter de communiquer avec certains, de "me faire eau à ses yeux" ... c'est à dire me mettre à leur portée et surtout comprendre leur mode de communication pour pouvoir échanger avec leurs moyens.
Ce n'est pas facile, j'en conviens, mais les résultats sont parfois surprenants. Sans vouloir juger qui que ce soit, je pense que trop d'éducateur ne se mettent pas dans cette démarche. Mais je suis tout autant conscient qu'en tant que référent d'un groupe, ils n'ont ni les moyens, ni le temps de le faire. Je ne leur jette pas la pierre.
Bien sur ROUZEL est un bon vivier de théorie la dessus, mais je pense que Mélanie KLEIN et surtout le travail de BION sur la théorie de l'esprit pourrait apporter certains éclairage contextuels et méthodologique sur l'échange.
Je pense aussi qu'une recherche dans ton centre de formation sur "la relation de l'entre deux" pourrait être un plus.....
Voila, tu as de quoi alourdir ta table de chevet maintenant ^^

Bon courage et bonne chance.
N'hésites pas à nous renvoyer ton évolution, cela m'intéresse...

Tout à fait d'accord avec Seb Hulot.
En plus il cite Deligny
C'est beau "Me faire eau à ses yeux"
j'ajouterais que la communication c'est également aménager un espace tiers dans lequel peut s'installer l'échange (verbal ou non).
Mon préalable se situerait là. Positionner un espace tiers.