Petites interrogations

Bonsoir à tous.

J'aimerais vous poser quelques questions qui me trottent en tête depuis que j'ai eu l'idée de devenir ES

1- J'aime beaucoup m'occuper des enfants mais le côté handicap avec fauteuils roulant ne m'attire pas tellement. Est-ce qu'un ES est obligé de rencontrer ces patients là ou bien peut-il choisir dans quelle structure il va travailler? (par exemple enfants autistes uniquement ou bien ados difficiles) Si je veux travailler avec seulement des ados ou enfants orphelins, puis je construire ma carrière uniquement sur ce modèle?

2- Vous devez certainement rencontrer au quotidien des situations très délicates. Ces dernières, qui doivent vous faire de la peine, affectent-elles votre moral et vous "dépriment" quelque peu ou bien au contraire vous boostent t-elles afin de remédier à ces situations? L'ES doit-il est optimiste et parfois même utopiste? Comment peut-il réagir devant des situations désespérées? En avez vous connu?

3- Quelles sont les structures qui accueillent le plus d'ES? Autisme? Jeunes handicapés? Délinquance? Foyers? Est-ce que l'ES trouve facilement du travail?

4- Il y a t-il vraiment un lien fusionnel, presque fraternel entre l'ES et l'enfant ou l'ado? N'y a t-il pas un risque de trop s'attacher?

Merci pour vos réponses.

Bonjour,
Petites interrogations?
Je vais tenter d'y répondre.

Premièrement, non l'éducateur n'est pas obligé de travailler auprès de personnes en fauteuil roulant. Il n'est pas obligé non plus de travailler auprès d'enfants ou d'ados!
Il y a également des personnes adultes et/ou âgées. Il y a des personnes déficientes intellectuelles, physique, ayant des trouble psychique ou pas, des personnes en difficultés sociales.....
Il est bon de connaitre un peu ce qui nous entoure, ne serait-ce que pour connaitre mieux les personnes que l'on accompagne, mais c'est mon point de vue.
Personnellement je travaille depuis trente ans auprès d'adultes handicapés mentaux, (eh oui, c'est le terme!) et je ne changerai pas. Cela ne veut pas dire que je connais pas les autres publics.

Deuxièmement, oui, il y a des coups durs, décès, maladie, etc. Mais ce n'est pas quotidien heureusement! Dans ce cas, un bon Mac Callan et ça repart!
Bien sur que nous sommes affectés par ceux qui nous entourent, mais il faut être capable de mettre de la distance entre les personnes que l'on accompagne et nous, sinon on fait pas de vieux os.

Troisièmement, les structures qui emploient les éducateurs spécialisés sont multiples! Cela va du public enfant à adulte, de personnes ayant des difficultés sociales, mentales ou physiques. L'ES peut travailler en internat, milieu ouvert, externat.
Liste loin d'être exhaustive!

Quatrièmement, il faut éviter le lien fusionnel. L'attachement? A éviter aussi. Il ne faut pas oublier que lorsqu'on est avec eux, on est au travail et que cet emploi n'est peut-être pas un CDI! A un moment donné, l'enfant grandi ou l'adulte prend son autonomie et n'a plus besoin de toi. Si tu es trop attaché à cette personne, tu la laisses partir?
Ou alors c'est toi qui t'en va parce que ton contrat n'est pas renouvelé ou que tu as trouvé un autre poste mieux payé ou tu déménages parce que l'amour t'appelle à l'autre bout de la France ou ....
Bref, les personnes accompagnées ne sont pas des peluches que l'on peut laisser comme ça.
Faut faire attention.
C'est un peu comme pour ses propres enfants. On les aime et on les accompagne dans la vie pour qu'ils n'aient plus besoin de nous.

bpnjour Bergo
je vais essayer de formuler quelques remarques en reprenant chacune de tes interrogations.

1. Si tu es déjà diplômé, il est de bon ton que de se glisser dans un cadre d'accueil avec lequel on a des préférences. Le spectre est assez large.
Mais quand on est en découverte du métier, et en situation de formation pour un diplôme, il devient prévalent de ne pas faire l'impasse sur les connaissances à acquérir sur un public, son cadre institutionnel et les textes qui les régissent.
Pourquoi ?
Parce que tu vas passer devant des professionnels lors des différentes validations et tu auras à répondre à leurs questions et ils iront te chercher là ou tu pourrais ne pas vouloir ou savoir.

Ainsi dans le projet de formation, à rédiger en début de première année, tu pourras faire apparaître les domaines dans lesquels tu souhaites travailler, parce que tu es attiré par un type de population, mais il serait également intelligent de te mettre au travail de façon plus introspective en proposant un de tes stages dans le milieu du handicap moteur ou tout autre milieu qui te fout la trouille.

Car interroger ce que cela te fais, ce qui te repousse, ce qui te fait peur, en allant s'y confronter, est ce qui est le plus enrichissant dans une formation.
Il ne s'agit pas de te mettre dans une difficulté mais de te coltiner une situation qui mobilisera des compétences qui deviendront transversales, donc qualifiantes pour toutes sortes de publics.
Voilà pour le 1.
Et j'ai fait trop long.
Je le sais.
Et Mickey de la Vienne va encore me dire de raccourcir mes posts.
Je répondrais plus tard pour les autres points.

Merci beaucoup pour vos réponses, on voit que vous aimez énormément votre métier.
Connaissez vous quelqu'un sur le forum qui travaille avec des ados difficiles?

bonjour bergo7

tes questions montrent un intérêt certain , mais aussi un manque d'expérience et de maturité, alors le conseil que je te donne, c'est d'aller au devant de toutes les expériences possibles pour toi, y compris te confronter à ce qui te met mal à l'aise (le fauteuil roulant ou la personne qui est dedans,) afin de progresser dans la connaissance mais aussi dans les représentations, les ressentis émotionnel. ce chemin te permettra de progresser vers ton avenir d'éducateur.
l'expérience apporte des réponses à nos questions , mais génére d'autres questions quant à notre pratique? c'est une chaîne sans fin et c'est en partie elle qui alimente notre passion.

petites question: c'est quoi un ado difficile pour toi?

Merci pour ces informations mickey
En effet je pense qu'il ma manque de la maturité et surtout de l'expérience. Je n'ai travaillé qu'avec des enfants "normaux" en accueil de loisir et je n'ai donc jamais été confrontés aux enfants handicapés que ce soit au niveau moteur ou bien psychique.

J'espère faire le plus de stage possible et voir un public très large pour apprendre et m'orienter dans un domaine de "prédilection".

Selon moi, un ado difficile qui peut travailler avec un ES est un ado des cités chaudes par exemple avec le problème lié à l'insertion (souvent des ados d'origines)

Mais est-ce que les orphelins vivent avec des ES dans des foyers, ou bien des enfants retirés de leurs parents?

Coucou bergo7,

je te ferai la même reflexion que mickeydu86.

Il est important de ne pas stigmatiser les publics auprés desquels les educateurs travaillent. exemple: les autistes, les orphelins (ça fait longtemps que je l'ai pas entendu ce mot là), les ados difficiles,ect...
Je ne fais pas de moral mais il faut que tu saches que tu travailles avant tout avec des personnes qui ont certaines problématiques liés à des maladies, à des phénomènes d'exclusion ect... et qu'avant tout tu as en face de toi des individus donc evite de désigner l'usager par la problématique dominante qui le caractérise.


alors dans ce sens je rebondis sur ta definition de l'ado difficile= "ado des cités chaudes par exemple avec le problème lié à l'insertion (souvent des ados d'origines)" Ne crois tu pas qu'un ado dans le monde rural et de surcroit d'origine française, ne soit pas confronté à des problèmes d'insertion?

je te conseillerai de faire des stages, remplacements pour Noel, tu postules en candidature spontanée c'est la meilleure manière de répondre à toutes tes questions , si tu t'interesses à l'insertion, tu peux aider bénévolement dans le cadre d'assoc connus comme secours populaire, Emmaüs, restos du coeur (période phare de l'année malheureusement)

pour l'été en remplacement, tu as, tout les séjours adaptés (dont apf), tout les foyer de vie, IME, foyer de l'enfance, mecs.

c'est vraiment large, à toi de te renseigner ce qu'il y a dans ta ville

Merci Zita

En effet j'ai tendance à stigmatiser les personnes mais je pense que c'est par manque d'expérience. Mais ça me viendrait pas à l'esprit de nommer une personne par sa différence. Je suis humain et très sensible ^^

Pour moi l'autisme c'est rain man ou encore le sixième sens et les ados compliqués c'est Pascal le grand frère ^^

En fait moi c'est ce que fait Pascal le grand frère qui m'intéresse, voilà les ados auxquels je veux être "confronté". Est-ce que ce qu'il fait peut être le quotidien d'un ES?

En effet avec un peu de réflexion je me dis que les ados difficiles ne sont pas tous des enfants d'origines

Bon ok ça m'a calmé

Non mais ce que je voulais dire c'est que je me vois travailler avec des enfants et ados terribles. Même si je sais que c'est de la télé et que ça n'a rien à voir avec la réalité des éduc spé, ce qui me plaît dans le fait de travailler avec ce public difficile, c'est avant tout le projet optimiste d'aider ce jeunes à retrouver le droit chemin.

En fait c'est tellement vaste ce métier d'ES que je ne me situe pas bien dans la journée type de l'ES, dans ce qu'on attend de lui et son rôle auprès des "patients".

Par ailleurs, je ne fais tjs pas la différence entre l'ES et le ME même si j'ai vu qu'un autre sur le forum a déjà poser les questions. Vous l'avez redirigé vers un site qui définit les deux métiers mais je trouve que ces définitions étaient à peu près les mêmes. Pouvez vous m'expliquer sans forcément m'envoyer sur d'autres sites, avec des mots à vous, cette différence?

Bien. En allant sur d'autres forums j'ai découvert la différence entre ME et ES.
En fait ces deux métiers sont à peu près les mêmes, sauf que l'ES est plus dans la réfléxion, dans l'analyse et qu'il a plus de responsabilité avec un meilleur salaire.

Mais j'ai aussi lu que souvent les ES faisaient le travail d'un ME dans les structures, qu'il n'y avait pas ce travail administratif.

Alors est-ce que le bon plan n'est pas de passer le concours de ME plutôt que d'ES sachant que les patrons préféreront payer un salaire moindre pour un travail à peu près équivalent?

Et bien, que de questionnements avec un franc-parler qui, je le pense, nous déroute un peu.

C'est vrai que comme dans tous métiers, nous avons notre jargon, nos sigles, des mots qui reviennent souvent et des nuances. Et Bergo, ces nuances dans les termes ne sont pas moindres. Parce que nous ne sommes pas comptables, vendeurs ou facteurs, mais que nous travaillons avec l'humain. Ceci nous demande à tendre vers l'absence de jugements de valeur ou de termes dégradants pour les personnes. Cette exigence à avoir dans les mots employés, ça doit être la première chose qu'on t'apprend en formation, juste après la distribution de l'emploi du temps !

Et comme le disait très bien makhno, nous ne sommes que de passage dans la vie des personnes que l'on accompagne. Aussi, même si l'optimisme voire l'utopie peuvent être moteurs dans notre travail, il importe de ne pas enfiler le costume de superman et la belle cape rouge qui va avec. Nous n'avons pas de super pouvoirs et ne sauvons pas le monde (hélas?). Le travail à entreprendre avec les personnes demande du temps, de la patience, de la confiance, de l'écoute, de l'imagination, et à mon avis de la formation !

Comme d'autres membres te l'ont conseillé, il serait bien que tu fasses des stages, des remplacements... pour commencer à te faire de l'expérience et découvrir la réalité du terrain.

Sinon, j'ai pas bien vu le rapport entre l'autisme et sixième sens ??

Il y a de nombreux ME qui décident après quelques années de faire une VAE pour devenir ES et ce n'est pas uniquement pour des raisons financières ou de déroulement de carrière.
Il y a pour certain la quête d'un statut, ou différemment dit d'une reconnaissance professionnelle au sein même des dissensions institutionnelles.
C'est aussi une question d'image et de parole (à dire ou entendue)
Quand tout va bien, dans le monde de "oui oui" des idéalisations d'équipe, tu peux être de la formation que tu veux. L'essentiel n'est pas là, on est sur un nuage soixant'huitard.
mais quand cela chauffe et que les tensions viennent envenimer l'ambiance cahotique d'une institution en crise, les différences d'appartenances se lient avec celles de posséssions.
Et tu découvriras amèrement que tu ne possèdes pas le même diplôme que ton voisin, même si tu fais le même job.

En VAE, les ME sont parfois en difficultés sur la conception d'un projet éducatif et sur le diagnostic. Ils sont également fragilisé par le travail partenarial extra institutionnel souvent dévolu aux responsables de services et aux ES.
Alors je te proposerais deux solutions .
La première serait de tenter directement ES et de t'installer préalablement dans les attendus du référentiel en lisant ou expérimentant
La seconde est de faire la passerelle à savoir deux années ME, puis deux années ES

Il me semble que l'on peut aussi faire la formation d'ES en un an en étant déjà ME (sous certaines conditions que je n'ai plus en tête). Cela date de l'année passée.

Je viens de fermer l'enveloppe pour l'inscription au concours d'ES.

En tout cas merci à tous d'avoir répondu à mes questions et de m'avoir fait prendre conscience que j'avais énormément à apprendre, que ce soit au niveau théorique que pratique.

Vous aimez votre métier et j'espère que si j'y arrive, je l'aimerai tout autant que vous.

et bien tu as bien de la chance! moi elle n'est pas encore fermée cette enveloppe.....

Tu veux passer la formation d'ES toi aussi?

Pourquoi elle n'est pas fermée? Tu peux pas l'envoyer?

oui oui je vais rentrer en formation d'ES!!! ma lettre n'est pas fermée car je n'ai pas tout à fait fini de remplir le dossier mais j'ai le tout le we!!!!

Ah ben c'est cool ça j'espère qu'on sera pris tous les deux ^^

oh que oui!!! enfin pour ma part ils ont pas le choix, ils sont obligés de me prendre!!!! lol!! Ambitieuse?Prétentieuse? non rien de tout ça juste rêveuse et je crois en mes rêves !!!

tu as bien raison. Moi le mien était de devenir professeur des écoles. Mais dans les temps qui courent et vu ma volonté en fac, je mets ce projet de côté.

salut bergo7 et merci pour la simplicité et l'honnêteté de tes questions.

j'ai pu lire ailleurs les difficultés qui t'ont fait avancer vers ce métier. Il semble que le monde dans lequel tu as vécu t'ait protégé d'un certain nombre des réalités sociales auxquelles sont confrontés les éducateurs dans leur pratique professionnelle dans un champ du travail social très vaste et très varié.
tu as encore beaucoup à apprendre et à "souffrir pour pouvoir acquérir une certaine force de caractère nécessaire à ta survie dans ce métier.

Je te souhaite un beau chemin , que quelqu'un te prenne par la main et te fasse découvrir l'envers du décor.

ne perd pas ton innocence, c'est ta force

bonne chance dans la vie

et à bientôt sur le forum

C'est très gentil Mickey, ça me touche beaucoup.

Tu as un sens de l'analyse vraiment incroyable et souvent tu te trompes pas, je te vois un peu comme le philosophe de ce forum, celui que j'appellerai "le sage" ^^

Je compte venir tous les jours sur ce forum qui est vraiment très intéressant.

merci c'est très gentil de ta part touché mais pas encore cou...ché

Oui mais je me dis que je dormirais mieux demain matin ^^ Y'a jamais rien à faire le matin alors mieux vaut se lever à midi ^^

En fait c'est moi qui aie besoin d'un éducateur je pense xD

Ou alors j'vais peut-être lire du Marcel Rufo... il est sympa ce pédopsy. Tu connais? (devrais-je dire vous? ^^)

oui c'est une bonne lecture avant de s'endormir, mais il est clair que virve au même rythme que tout le monde ça a beaucoup d'avantage, ne serait-ce qu'en terme d'équilibre et d'intégration

tu as osé le tu, mais de quel droit jeune homme c'est bien continue