Fausse accusation de maltraitance

Bonjour à tous,

J'aimerais avoir votre avis sur un problème que rencontre une collègue infirmière.
Elle vient de recevoir un blâme pour maltraitance car elle aurait voulu frapper une résidente de mon service.
En consultant son dossier en présence d'un représentant syndical , elle a vu la déclaration d'une collègue attestant sur l'honneur avoir assisté à la scène et ayant du intervenir pour arrêter son geste.
Le problème c'est qu'à la date indiquée par la personne , la résidente était hospitalisée dans un autre établissement!
Donc l'infirmière reçoit un blâme à cause d'une fausse déclaration de maltraitance.
De plus notre cadre n'est jamais venu interroger l'équipe en entier pour ces faits , tout est resté secret pendant des mois.
Je conclue que c'est plus pour évincer l'infirmière et qu'il ne regarde pas aux moyens employés car il y a dans son dossier de nombreuses choses accumulées contre elle.

Dans quelques jours, pratiquement toute l'équipe sera présente , je pensais profiter de ce moment pour demander au cadre des explications sur le soit-disant cas de maltraitance s'étant produit dans notre service.
Je ne peux pas rester sans rien faire sachant que toute l'histoire est fausse et que cela pourrait arriver à quelqu'un d'autre à l'avenir puisque personne dans mon établissement ne défend ses droits!

Bonjour,
Avant de demander des explications au cadre, il faudrait connaitre les désirs de cette infirmière.
A-t-elle intenté une action contre cette décision? Souhaite-t-elle qu'on la défende?
Je dis cela car il m'est arrivé de vouloir défendre les droits d'une salariée qui me semblaient bafoués, sans lui demander son avis. En guise de réponse, je n'ai eu le droit qu'à un:"mêle toi de tes affaires, je ne t'ai rien demandé!".
Tu dis qu'elle a vu un représentant syndical, ont ils entamé une quelconque démarche pour dénoncer ce blâme?
Je pense qu'avant de partir bille en tête contre cette décision il est nécessaire de connaitre toute l'histoire. Tu dis toi même que cette infirmière a un dossier où de nombreuses choses sont accumulées contre elle. Il faut peut-être se méfier de ces choses qui risquent d'engendrer des sanctions plus importantes.
Maintenant, si personne ne défend ses droits dans l'établissement où tu travaille, il faut se poser la question du travail des représentant du personnel et éventuellement les remettre en cause lors de prochaines élections.

Oui Makhno , elle souhaite du soutien de notre part.Elle est effondrée de ce qui lui est tombée dessus.
Elle commence les démarches avec le syndicat pour faire retirer le blâme.
Le représentant a dit que toutes les pièces du dossier étaient attaquables puisque pas faites dans la légalité.
Je pensais amener le sujet de façon "naïve" en demandant au cadre pourquoi nous n'avons pas été informé de la maltraitance ayant eu lieu dans le service alors que dans un tel cas chaque personne doit être entendue par les responsables.
Je veux juste mettre en lumière ce problème et écouter leur version des faits.Rien de plus.
Une autre infirmière démissionne à cause de fausses accusations lancées contre elle , elle ne s'est même pas battue.Et ensuite à qui le tour!
Cela ne peut pas continuer comme ça.Nous sommes dans un petit établissement et la direction fait ce qui lui plaît même si ce n'est pas légal

haaaa les joies du travail en équipe... on se demande parfois (enfin moi, en ce moment) dans quel monde on vit. L'individualisation est devenue tellement préniante qu'il s'agit de faire sa place, même si pour cela, on doit évincer (joli mot pour une mauvaise action) l'autre (usager comme collègue).
Quelle joie que de travailler dans le social... heureusement que ce n'est pas une généralité.
Attention à toi Kimeera, tu pourrais par ce geste devenir la prochaine cible.
Mais bon, moi ce que j'en dit.....

Oui c'est vrai Seb , merci Mais je suis titulaire de la fonction publique hospitalière donc mon statut me protège un petit peu je pense.
Et puis je ne serai pas la seule à demander une réunion , nous sommes au moins 4 à vouloir des explications.
Le climat est pesant ce n'est pas agréable de venir travailler en ce moment, je ne veux pas que cela dure comme ça indéfiniment.

Bonsoir,
Si tu es dans la FPH je suppose que ta collègue infirmière est également fonctionnaire. Dans ce cas, la sanction doit passer par la commission paritaire. Elle ne peut être inscrite au dossier sans que la personne soit convoquée avant en conseil de discipline. Normalement elle peut se faire accompagner lors de ce conseil par une personne de son choix et les représentants élus à la CAP doivent également être présents. Sinon elle peut contester cette décision et aller au tribunal administratif.
Evidement seule, c'est très difficile de surmonter ces épreuves.

Ma collègue est en cdi mais elle n'est pas encore titulaire et tout cela arrive justement après avoir demandé sa stagiairisation.
Il y a plus d'un mois , elle a été convoquée par la cadre et la responsable des affaires internes pour lui exposer les faits puis lui dire qu'elle aurait un blâme pour maltraitance.C'est tout.
Enfin , au moins maintenant elle souhaite se défendre et a pris contact avec un syndicat qui la soutient.

salut kimera, nous te retrouvons avec un problème épineux

un blâme, comme toute sanction fait l'objet d'une procédure très précise, or cette procédure semble ne pas avoir été suivis, elle est donc de fait contestable.
de plus les accusations portés seraient mensongères, on est donc dans la diffamation ce qui est du ressort du pénal.
tu décris un climat de pression sur l'infirmière, de volonté de s'en débarasser, on est donc dans le registre du harcèlement moral. il y a de nouvellelois qui viennet de donner beaucoup plus de droit et de poids aux travailleurs qui la subissent (merci FT). là aussi c'est du registre du judiciaire.
ta collègue à t'elle envie d'enfourcher un cheval de bataille pour mener un combat qui d'appels en pourvoi va durer des années, lui causer beaucoup de tracas et pour lequel elle va y laisser des plumes. surtout si elle st seule, ou si vous n'êtes que quelque uns à vous mobiliser pour sa dignité.
tu veux toi aussi pourfendre l'injustice (c'est tout à fait respectable et bien plus encore), mais comment se positionne l'ensemble de l'équipe ? si tu fais la" naive " devant l'ensemble de l'équipe, alors que dans sa majorité soit elle ne se positionne pas, soit elle trouve que c'est "normal", non seulement tu vas te mettre les cadres sur le dos, mais aussi l'équipe et bonjour l'ambiance.

Il me paraît plus sage, dans un 1er temps, qu'un groupe de "représentants" (légaux, mais à défaut légitimés par le groupe) demande à rencontrer les cadres pour qu'ils se positionnent sur cette affaire, et c'est seulement après cette rencontre, le retour aux collègue et un débat sur le y a t'il quelque chose à faire, si oui quoi, quand, comment etc...) c'est de là que naitra la mobilisation et de la mobilisation naitra un rapport de force absolument nécessaire.
quant au collègue dénonceur, peut-être qu'un petit face à face avec quelque collègues pourrait l'amener d'une part à réfléchir à ses actes, à explique ce qu'il a à gagner en agissant ainsi, et qui sait revenir sur sa déclaration.
qu'en pense tu?
n'oublie jamais, : celui qui fonce tout seul pour dénoncer une injustice, risque d'être le prochain à subir une injustice de plus, ce qui produit le résultat diamétralement opposé à celui recherché, et ce qui a pour effet secondaire d'autoalimenter le système de production d'injustice, alors qu'il y a un seul et unique objectif: l'éradication et pour cela, il faut un rapport de force efficace.

Bonjour,
Une connaissance, travaillant dans le secteur du social également, a porté plainte pour harcèlement moral. Cela a duré cinq ans mais elle a eu gain de cause.
Celui qui ce bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu!

Merci à vous 3 de m'avoir éclairée.
Je vais laisser mon indignation s'apaiser , cela ne me ressemble pas d'agir sous le coup de l'émotion de toute façon.
Au syndicat de faire sa part déjà.A moi de la soutenir moralement
Et puis , tout vient à point...

ah la voie de la sagesse

"Celui qui veut sacrifier sa vie pour autrui, n'a guère le temps de s'assurer une place au soleil." GANDHI

Hier à la manif du 1er mai sur Amiens, j'ai appris qu'un collègue de la
région était sous le coup d'un licenciement ayant pour motif
"maltraitance sur un usager". Je vous livre le contenu de l'annonce
que j'ai trouvé à ce sujet sur le Courrier Picard:

Mardi 27 Avril 2010,

Péronne (Somme)

Appel à manifester à l'IME

Deux syndicats, la CGT et FO, contestent le licenciement d'un moniteur-éducateur de l'IME (institut médico-éducatif) de Péronne. La direction reprocherait à ce salarié d'avoir pincé le nez et tapé la main d'un élève. Une manifestation est programmée demain mercredi de 8 h 30 à 9 heures aux grilles de l'établissement.

Si j'ai bien compris, le collègue en question est un syndicaliste qui dérangerait quelque-peu la direction de l'établissement. Sans cautionner une quelconque maltraitance sur les usagers, je trouve inquiétant pour la profession de voir des équipes de direction, traiter ce genre de problème de façon aussi brutale. D'ailleurs j'ai connaissance de prise de positions du même acabit, depuis quelques années, dans cette association (mais ce n'est certainement pas la seule).

A l'heure où les jeunes accueillis dans les établissements sont de plus en plus difficiles, où les équipes sont souvent sous qualifiées et en nombre insuffisant, on voudrait rejeter la faute de la violence institutionnelle sur les salariés!!! Tout cela me semble un peu fort de café!