par sérénité Lun 3 Mai 2010 - 10:39
Bonjour,
Mon fils de 18 ans est légèrement handicapé et en UPI lycée. Ce légèrement est très difficile à vivre pour lui parce qu'il ne se reconnait pas dans les handicaps qu'il côtoie régulièrement dans sa classe et qu'il s'efforce de se faire accepter auprès des jeunes sans problèmes de handicap, avec difficulté parce qu'il a besoin d'être coatché dans la vie de tous les jours et n'est pas entièrement autonome, par exemple pour compter quand il doit faire un achat. A la maison ça va mais depuis le début de l'adolescence il craque de temps à autre, mettons 3 ou 4 fois par an : insultes auprès de ses parents, cris, coups de pieds dans sa porte qui n'a plus quasiment de chambranle. Nous avons appelé, sur les conseils de son psy, deux fois le médecin urgentiste, qui lui a simplement parlé et la crise s'est arrêtée. Il a recommencé 2 OU 3 fois, mais a craint que nous téléphonions à nouveau et s'est arrêté tout seul. A chaque fois, il nous faut reprendre les relations petit à petit, parler doucement, essayer de ne pas être dans l'émotion surtout.
C'est difficile car on se sent "poire" mais il faut lui tendre des perches pour renouer le contact, ce qui est essentiel pour qu'il ne s'enferme pas dans sa colère. La dernière fois, nous étions en vacances et quand le lendemain il était calme mais sombre et je pense honteux, je lui ai proposé d'aller au cinéma à une vingtaine de kilomètres du village où nous étions, ce qui supposait une grande marche aller et retour. Il
a accepté et ça a été l'occasion de lui parler dans le calme de cette violence qui était sortie. Simplement lui dire que ça n'était pas acceptable et lui rappeler le processus qui s'était engagé (en général une simple frustration au départ ). Tout cela pour vous dire que l'essentiel dans ces crises de violence est pour moi : d'abord le laisser crier et ne pas craindre d'appeler un tiers si la crise se prolonge. Ne pas montrer d'émotion particulière, ni peur ni honte surtout (tant pis pour les voisins), ne pas lui renvoyer notre angoisse, il est lui-même en pleine crise, ce nest pas la peine de renforcer. Ensuite, tous les moyens sont bons pour reprendre contact dans le calme, il faut absolument restaurer le lien, sachant que ces a dolescents vivent dans le présent et qu'une fois le lien rétabli pour eux c'est terminé, ils sont passés à autre chose. Ensuite, le calme revenu et sans précipitation, revenir brièvement sur ce qui s'est passé et suggérer que s'il ne parvient pas à s'empêche lui-même de retomber dans la violence, il est nécessaire qu'il trouve une solution et se fasse aider par un professionnel.