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5 participants
Petit coin de forum ouvert aux visiteurs
Admin-educ- Admin
- Nombre de messages : 434
Age : 39
Localisation : Belgique
Emploi : -
Humeur : En éveil
Réputation : 12
Date d'inscription : 11/06/2007
- Message n°1
Petit coin de forum ouvert aux visiteurs
laeti573- Invité
- Message n°2
question éthique etre bon éducateur
je suis étudiante pour devenir éducateur spécialisé et je me demande: peut-on être un bon éducateur en ayant connu soi-même la violence conjuguale de ses parents, l'abus sexuel, le cannabis, etc...Merci beaucoup d'avance pour vos témoignages.
makhno- Modérateur
- Nombre de messages : 858
Age : 64
Localisation : Fécamp
Emploi : moniteur éducateur
Humeur : /
Réputation : 49
Date d'inscription : 09/03/2009
- Message n°3
Re: Petit coin de forum ouvert aux visiteurs
Bonjour,
Déjà, c'est quoi un bon éducateur?
A mon avis, si tes problèmes du passé sont réglés, il n'y a pas de souci.
Si tu penses régler tes problèmes au travers de ton métier, tu n'y arriveras pas, ni à être un "bon" éducateur, ni à régler tes problèmes.
Je connais quelques éducateurs ayant eu des soucis dans leur enfance qui n'ont trouvé de l'aide qu'avec une thérapie.
Travailler avec cette idée de protéger les enfants de ce que l'on a soit même subi ou penser qu'on est mieux à même de les comprendre parce que notre passé a des similitudes avec le leur nous replonge dans notre propre vécu et nous déglingue un peu plus si les blessures ne sont pas cicatrisées.
Par contre, pour exercer ce métier, avoir un vécu chaotique peut être un plus si ce passé est vraiment passé.
Enfin, c'est ce que je pense.
Déjà, c'est quoi un bon éducateur?
A mon avis, si tes problèmes du passé sont réglés, il n'y a pas de souci.
Si tu penses régler tes problèmes au travers de ton métier, tu n'y arriveras pas, ni à être un "bon" éducateur, ni à régler tes problèmes.
Je connais quelques éducateurs ayant eu des soucis dans leur enfance qui n'ont trouvé de l'aide qu'avec une thérapie.
Travailler avec cette idée de protéger les enfants de ce que l'on a soit même subi ou penser qu'on est mieux à même de les comprendre parce que notre passé a des similitudes avec le leur nous replonge dans notre propre vécu et nous déglingue un peu plus si les blessures ne sont pas cicatrisées.
Par contre, pour exercer ce métier, avoir un vécu chaotique peut être un plus si ce passé est vraiment passé.
Enfin, c'est ce que je pense.
mickeydu86- Modérateur
- Nombre de messages : 1838
Age : 68
Localisation : nouaillé maupertuis dans la vienne
Emploi : chômeur spécialisée
Humeur : adieu l'été, bonjour l'hiver. fait bon rester sous la couette quand on est en dehors du "RYTHME"
Réputation : 90
Date d'inscription : 22/10/2008
- Message n°4
Re: Petit coin de forum ouvert aux visiteurs
bonjour
tout d'abord merci pour ta question très personnelle. pas évident de s'exposer publiquement . tu as du courage c'est une bonne chose, il t'en faudra beaucoup pour continuer à avancer, mais pour ça il faut que tu aies appris non pas à pardonner, mais à accepter inacceptable, et à vire avec ta souffrance. Ton histoire a été destructrice, elle peut être constructrice, ton avenir et tes choix t'appartiennent, tu peux déjà choisr de ne pas être dans la reproduction du "modèle" et ça c'est énorme
ton histoire perso, c'est le moteur qui te fait avancer, ta motivation à écrire une autre histoire, c'est le carburant que tu utilises, attention à la panne sèche!
pour l'éviter il faut que tu réfléchisses vraiment sur ce qui te motive: te réparer attention danger, avancer et construire, oui mais travailler avec des être humains en souffrance , des fois ça fait mal, ça renvoi à sa propre histoire, alors faut être costaud et faut surtout pas être seul.
plus ta vie perso est riche d'expériences et de relations, mais surtout de sentiments partagés, plus quand tu sort du boulot tu peux décompresser et recommencer le lendemain;
si tu sors du boulot et que tu emmènes tes soucis chez toi, ils se cumulent aux tiens et là tu es en décalage, avec ta mission, avec ton équipe avec les personnes que tu accompagnes et là tu multiple les risques de retourner à la case départ
qu'est ce que tu en penses?
voila bon courage
tout d'abord merci pour ta question très personnelle. pas évident de s'exposer publiquement . tu as du courage c'est une bonne chose, il t'en faudra beaucoup pour continuer à avancer, mais pour ça il faut que tu aies appris non pas à pardonner, mais à accepter inacceptable, et à vire avec ta souffrance. Ton histoire a été destructrice, elle peut être constructrice, ton avenir et tes choix t'appartiennent, tu peux déjà choisr de ne pas être dans la reproduction du "modèle" et ça c'est énorme
ton histoire perso, c'est le moteur qui te fait avancer, ta motivation à écrire une autre histoire, c'est le carburant que tu utilises, attention à la panne sèche!
pour l'éviter il faut que tu réfléchisses vraiment sur ce qui te motive: te réparer attention danger, avancer et construire, oui mais travailler avec des être humains en souffrance , des fois ça fait mal, ça renvoi à sa propre histoire, alors faut être costaud et faut surtout pas être seul.
plus ta vie perso est riche d'expériences et de relations, mais surtout de sentiments partagés, plus quand tu sort du boulot tu peux décompresser et recommencer le lendemain;
si tu sors du boulot et que tu emmènes tes soucis chez toi, ils se cumulent aux tiens et là tu es en décalage, avec ta mission, avec ton équipe avec les personnes que tu accompagnes et là tu multiple les risques de retourner à la case départ
qu'est ce que tu en penses?
voila bon courage
chervalin- Membre actif
- Nombre de messages : 183
Localisation : Haute Savoie
Emploi : Educateur spécialise, médiateur,
Humeur : calme
blog: http://lesdesnoueurs.over-blog.com
Réputation : 8
Date d'inscription : 19/07/2010
- Message n°5
Re: Petit coin de forum ouvert aux visiteurs
Bonsoir,
Je vais reprendre tes trois exemples et les séparer.
Pour les abus sexuels:
Je ne ferais pas de demie mesure dans ma réponse et je ne conseillerais pas la voie du social pour toutes personnes ayant subi de graves traumatismes.
Il y a du danger et le danger c'est qu'un travailleur social aille rejoindre l'autre dans sa souffrance car ce qu'il (elle) exprime réveille des douleurs qui résonnent et viennent bloquer le processus d'écoute distanciée.
Pour la violence conjugale parentale:
Il faut distinguer la violence de crise et la violence d'habitude.
La violence d'habitude est bien sûr plus traumatisante car elle mobilise une visée destructrice et une cible qui n'est autre qu'une représentation qu'il faut anéantir.
En fait tout dépend de l'impact (de son intensité et de sa durée) sur le psychisme de l'enfant, témoin de l'attaque,(Une violence devant un enfant est une violence à l'enfant)mais aussi de la réaction de la victime sur la sauvegarde de ses statuts (de femme, de mère et d'épouse)
Autrement dit, si une victime dépose une plainte, décide de se séparer et se positionne en protectrice de ses enfants, elle vient se positionner dans le cadre de la Loi et ainsi inscrit les enfants dans la référence et dans la limite. Ces enfants là de mon avis, peuvent plus facilement se résilier et intervenir plus tard, auprès de personnes en difficultés.
Concernant le cannabis, ta question est imprécise car elle renvoie à la consommation d'une substance psycho active, à la Loi, à la dépendance, au jeu, à l'adolescence, à l'économie parralèle, aux comportements de fuite, aux conséquences psychosociales, aux dérèglements organiques, aux rites, etc...
Tout points qui sont accessibles à une mise en mots et en réflexion et n'oblitèrent pas l'intervention plus tard, auprès de personnes en difficultés.
Contrairement à Makno et Michey, je ne fais pas forcément le lien entre ta question et ta personne.
J'ai déjà entendu ce type de questions posé par des étudients. Il m'apparait opportun de se la poser même si on n'a jamais été sujet à un trauma de ce type.
Elle fait le pendant à cette autre affirmation:" -vous pouvez pas me comprendre car vous n'êtes pas passé par où je suis passé!"
Je vais reprendre tes trois exemples et les séparer.
Pour les abus sexuels:
Je ne ferais pas de demie mesure dans ma réponse et je ne conseillerais pas la voie du social pour toutes personnes ayant subi de graves traumatismes.
Il y a du danger et le danger c'est qu'un travailleur social aille rejoindre l'autre dans sa souffrance car ce qu'il (elle) exprime réveille des douleurs qui résonnent et viennent bloquer le processus d'écoute distanciée.
Pour la violence conjugale parentale:
Il faut distinguer la violence de crise et la violence d'habitude.
La violence d'habitude est bien sûr plus traumatisante car elle mobilise une visée destructrice et une cible qui n'est autre qu'une représentation qu'il faut anéantir.
En fait tout dépend de l'impact (de son intensité et de sa durée) sur le psychisme de l'enfant, témoin de l'attaque,(Une violence devant un enfant est une violence à l'enfant)mais aussi de la réaction de la victime sur la sauvegarde de ses statuts (de femme, de mère et d'épouse)
Autrement dit, si une victime dépose une plainte, décide de se séparer et se positionne en protectrice de ses enfants, elle vient se positionner dans le cadre de la Loi et ainsi inscrit les enfants dans la référence et dans la limite. Ces enfants là de mon avis, peuvent plus facilement se résilier et intervenir plus tard, auprès de personnes en difficultés.
Concernant le cannabis, ta question est imprécise car elle renvoie à la consommation d'une substance psycho active, à la Loi, à la dépendance, au jeu, à l'adolescence, à l'économie parralèle, aux comportements de fuite, aux conséquences psychosociales, aux dérèglements organiques, aux rites, etc...
Tout points qui sont accessibles à une mise en mots et en réflexion et n'oblitèrent pas l'intervention plus tard, auprès de personnes en difficultés.
Contrairement à Makno et Michey, je ne fais pas forcément le lien entre ta question et ta personne.
J'ai déjà entendu ce type de questions posé par des étudients. Il m'apparait opportun de se la poser même si on n'a jamais été sujet à un trauma de ce type.
Elle fait le pendant à cette autre affirmation:" -vous pouvez pas me comprendre car vous n'êtes pas passé par où je suis passé!"
AnSimard- Habitué enthousiaste
- Nombre de messages : 71
Age : 50
Localisation : Québec, Canada
Emploi : TES, Soutien à l'intégration au primaire
Humeur : /Toujours en mode résolution de problème.
Réputation : 1
Date d'inscription : 08/03/2011
- Message n°6
Re: Petit coin de forum ouvert aux visiteurs
D'expérience je pourrais te dire que si tu poursuis dans la voie de l'Éducation Spécialisée, ton début de parcours risque d'être ardu. Pour tous les étudiants il faut apprendre à se préserver en gardant une distance avec les clients, la distance variant avec les étudiants et les clientèles. Ceci risque d'être un de tes principaux défis, défi que l'on ne réussit pas nécessairement pendant la formation mais aussi avec l'expérience de travail. Il te faudra donc choisir tes clientèles avec soin au début et probablement éviter ce qui ressemble à ton vécu, pendant que tu te formes une personnalité d'intervenant et que tu apprennent à faire la différence entre ce que tu as vécu et ce que les autres vivent. Si tu as bien cicatrisé et que tu as acquis de l'expérience il te sera possible d'intervenir dans les domaines plus délicats mais ce serait à toi de voir si c'est une bonne chose ou pas pour toi. Ceci est une opinion personnelle qui vaut ce qu'elle vaut. Bonne chance dans tes choix, quels qu'ils soient.
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